vendredi 21 juin 2024

De Macon à Albany en Géorgie - rencontre atemporelle avec Ray Charles...

    Nous sommes dans le pays des « I am sorry » [Je suis désolé]. Au petit déjeuner, dans le ballet des clients qui se croisent au buffet, ces trois mots reviennent comme une mélodie rouillée, vide de sens. L’émission Good Morning America se déroule partiellement en direct depuis le Palais tout en couleurs de Pena, à Sintra, à moins d’une heure de Lisbonne au Portugal. Classé parmi les « Sept merveilles du Portugal », le palais a fait son entrée au patrimoine mondial de l’Unesco voici bientôt trente ans.

    Nous quittons le Best Western vers neuf heures trente. Je prends le volant. Le ciel est bleu, le soleil brille. Un jeune magnolia continue sa croissance dans l’espace arboré et borduré, situé à côté de la Chevrolet. Sur l’autoroute, les minutes concentrées se succèdent à nos côtés. À dix heures quarante-cinq, à Cordele, à une courte distance d’un Comfort Inn & Suites, sur le Frontage road parking où un vêtement abandonné sur le sol affiche « Joyeuse nouvelle année », je passe le volant à Patrick en quittant l’autoroute au trafic soutenu depuis le départ. Il m’a semblé que le nombre de camions l’emporte sur le nombre de voitures. Patrick dit : « Sans camions, le pays s’effondre ! » Entre autres trucks, ceux de FedEx sont partout sur les routes. En roulant, nous avons vu un immense centre FedEx durant le trajet sur l’autoroute où les zones urbaines se sont succédées. Plus avant, nous dépassons deux voitures de police arrêtées sur le bas-côté derrière un camion aux portes arrière ouvertes ; un contrôle est en cours, probablement lié à une enquête. Plus avant, toujours sur le bas-côté, je vois un homme à bord d’un engin qui tond l’herbe le long de la route ; les États-Unis sont aussi le pays du bruit, omniprésent un peu partout.

    Plus avant, nous voyons les bâtiments d’une communauté religieuse qui sont en cours de construction. Les États-Unis sont également le pays des églises. Un seul Dieu et des centaines et des centaines d’églises, aux noms différents, qui tapissent les villes dans tous les états ; cherchez l’erreur ! Ce road trip nous a permis de traverser les derniers états qui manquaient à notre « tableau » de voyages inter-états. Nous sommes allés dans les cinquante États [la capitale fédérale, Washington, située dans le district de Columbia, est une zone enclavée dans l'Union mais hors des cinquante États] et partout nous avons vu des centaines d’églises différentes avec souvent des édifices somptueux ; cherchez l’erreur ! Le message du Christ, adapté à « toutes les sauces religieuses », a été dénaturé et falsifié pour le profit, car derrière toutes ces communautés, l’argent est roi.

    À l’entrée de la ville d’Albany, une immense propriété avec une maison à colonnade dévoile une plantation de pacaniers ou noyers de pécan. Le ciel est gris sur Albany. Des gouttes de pluie nous accueillent vers le château d’eau de la ville. À l’entrée d’une bretelle, je prends en photo à la volée un très long camion citerne où se lisent les mots  « Serving America’s Drivers » [Au service des conducteurs américains]. Nous effectuons des courses pour le dîner au Walmart sur Ledo road où Lashoun nous accueille. Elle demande d’où nous venons. À midi, nous déjeunons au Golden Coral sur Westover boulevard où Adrian nous accueille. A ma demande, Jikia répond « no hot plate, sorry » [ pas d’assiette chaude]. Le restaurant est animé, presque toutes les places du vaste parking sont occupées. En sortant, un monsieur âgé me dit : « I love your glasses ». Je lui dis merci, comme je le fais habituellement… et, ensuite, je me rends compte que mes lunettes « diamants » sont dans leur étui dans ma poche. Étrange et étonnant  !?

    Le ciel redevient bleu. Nous allons nous promener à Downtown le long du Riverwalk. Des passerelles en bois se dévoilent le long de la rivière Flint. Par endroits, des feuilles mortes sont venues tapisser avec le temps certaines des rambardes. Un homme pêche au milieu de la rivière, les jambes nus dans le courant ; sa femme et leurs deux fillettes sont assises sur le bord d’une passerelle, « les pieds dans l’eau ». En bordure de la rivière, nous découvrons la fontaine au Ray Charles Plaza où le célèbre musicien de blues, né à Albany, joue du piano dans une goutte de temps éternelle. Il est né un an après Lucienne qui soufflera demain ses 95 bougies. Ses chansons sont diffusées sur le site, grandiose et superbement entretenu.

    Ray Charles, né le 23 septembre 1930 à Albany où nous sommes, est mort le 10 juin 2004 à Beverly Hills en Californie. Chanteur, compositeur, arrangeur, pianiste, figure majeure de la musique afro-américaine, il aborda, durant une carrière de plus de cinquante ans, de nombreux genres musicaux. Il est considéré comme l'un des pionniers de la soul music. Atteint de cécité totale dans sa prime jeunesse, Ray a suivi une formation musicale classique. Ses préférences s'orientent rapidement vers des musiques nées dans l'univers afro-américain. Il se tourne vers le blues et connaît le succès au début des années soixante. On l’appelle fréquemment « Genius ». En avril 1979, après des années de ségrégations raciales, sa chanson « Georgia on my mind » devient l'hymne officielle de Géorgie. Père de douze enfants, considéré comme l’un des plus grands chanteurs de tous les temps, il connaîtra un succès international jusqu'à sa mort.

    Durant la promenade le long de la rivière, Patrick me parle de Timothy Zell, connu sous le nom d’Oberon Zell RavenHearth, qui a ouvert la première école de magie aux États-Unis « The Grey School of Wizardry ». Il a écouté une émission son sujet de Timothy, le co-fondateur de l’Eglise de tous les mondes. Marié à  Diana Moore, il est parvenu à donner naissance à quatre vraies licornes.

    Nous revenons sur nos pas et nous découvrons brièvement Downtown inadapté aux visiteurs à pied. À quinze heures vingt, les minutes nous trouvent au Starbucks sur West third avenue. Nous vivons plaisamment des instants de détente tout en sirotant une boisson chaude. J’accompagne le thé peach tranquility de chocolat noir acheté hier. Plus tard, d’autres minutes nous trouvent dans le hall de la réception du motel Baymont sur Dawson road, quelque part dans la ville très étendue d’Albany. Dipika, une dame hindoue qui porte une robe fleurie bleu et blanc, nous accueille et nous attribue la chambre 113. Sans connaître le numéro de la chambre, nous avons garé la Chevrolet devant notre porte, probablement dans le sillage du magicien Oberon…




























































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