vendredi 21 juin 2024

De Albany en Géorgie à Tallahassee en Floride...

    Durant le petit-déjeuner, je prends plaisir à lire le sms de mon frère Daniel. Thérèse et Florian sont venus à la villa pour l’anniversaire de notre mère Lucienne. Comme chaque année, sa filleule Josette lui a envoyé une orchidée. Lors de la séance de yoga des yeux devant la chambre, je vois l’occupante de la chambre voisine qui sort enclencher la climatisation dans sa voiture. Plus tard, je la vois monter à bord avec son conjoint et une fillette. Nous saluons Dipika avant de prendre la route pour l’étape suivante. Le premier jour de notre second été commence sous le soleil et le ciel bleu. 

    Le long de la route, nos compagnons sont souvent les mêmes : forêts, villages de mobiles-homes, maisons ombragées, entreprises, stations-service, entreprises de storage… parfois, les terre-plein centraux dévoilent de plaisants ensembles arborés. Nous côtoyons la ville de Camilla qui porte le prénom de l’actuelle reine consort du Royaume-Uni. Avant onze heures, je passe le volant à Patrick à Ochlocknee, dans une station d’essence Liberty. Plus avant, le superbe édifice à colonnade, partiellement circulaire, de la Senior Life Insurance Company, étonne nos regards en tournant à droite sur Thomasville. Un peu plus loin, nous longeons la vaste plantation South Eden bordée d’une enfilade de petites barrières en bois brun.

    Nous entrons dans l’État de Floride à onze heures dix-huit. Une dizaine de minutes plus tard, nous roulons dans l’aire urbaine de Tallahassee, la capitale de la Floride. À un moment donné, nous suivons un pickup rouge qui transporte deux fauteuils usagés. Nous passons devant la St. Peter’s Anglican Church qui s’apparente à un château en pierres grises.

    Nous arrivons avant midi au Whole Foods Market de Tallahassee sur Thomasville road. Le tout jeune Eli, la chevelure châtain clair mi-longue, une casquette noire qui lui cache les yeux, nous accueille à la caisse. Nous déjeunons à la terrasse. Derrière moi, une dame blonde en chemisier rose, œuvre sur ordinateur ; une pile de feuilles A4 se trouve à sa gauche. Après le repas, je bavarde un instant avec Rocha, la dame au chemisier rose, qui est originaire de Washington DC. Tout comme nous, elle a constaté que les relations humaines aux États-Unis se sont dégradées, probablement suite à la crise du covid. Le coté enjoué de bien des Américains a disparu depuis notre dernier road-trip.

    Nous nous rendons ensuite au Lake Jackson Mounds Archaeological State Park. En route, à un feu rouge, nous sommes derrière une Chrysler noire parsemée d’autocollants sur l’avant du coffre. Parvenus à destination, nous glissons trois dollars dans une enveloppe, fournie, pour payer l’entrée du parc dans une boîte aux lettres. Un tertre se dévoile près du parking, accessible par une montée d’escaliers en bois. Nous suivons le Butler Mill Trail qui s’épanouit en sous-bois. Le sentier étroit dévoile régulièrement des racines qui structurent le sol. Un long arbre déraciné incliné repose en hauteur sur un autre arbre vaillant. Nous croisons des libellules. Nous traversons un pont en bois, escortés par des chants d’oiseaux. Nous grimpons des marches d’escaliers nées avec les racines des arbres. Nous nous perdons. Nous revenons sur certains de nos pas. Nous suivons un ruisselet où l’eau s’écoule paisiblement en glougloutant le long des fougères et autres plantes, sous le chant des oiseaux. La promenade est plaisante. Une fleur bleue est photographiée. Nous rebroussons à nouveau chemin devant un tronc sur lequel il faudrait s’aventurer pour traverser le ruisselet. Nous retraversons le pont. Nous revenons tranquillement au parking. Nous suivons alors le Old Pecan Orchard Trail. Nous passons sous la ramure d’un vénérable pacanier au tronc de belle envergure. Par endroits, nous marchons sur du sable ocre qui tapisse le dénivelé entre des marches façonnées par les racines. À un moment donné, nous longeons un petit village de mobiles-homes dans un écrin ombragé d’arbres. Certains sont séduisants.

    Après sept kilomètres de marche, nous nous rendons au Barnes & Noble sur Monroe street. Vers seize heures, Chloe, une gracile jeune fille à la longue chevelure blonde, souriante et quelque peu distraite, nous accueille. Je sirote une camomille avec du chocolat noir. Patrick savoure une part de cheesecake à la mangue avec un cappuccino tout en feuilletant livres et recueils. Il achète le recueil Poetry de janvier-février. Une citation de Victoria Chang se dévoile en quatrième de couverture : « Each of us comes from somewhere with blossoms ». [Chacun de nous arrive de quelque part avec des fleurs]. Plus tard en Floride, Michelle nous accueille au Country Inn & Suites sur Monroe street et nous attribue la chambre 101…


























































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