mardi 25 juin 2024

Voyage dans le passé au Samuel P. Harn Museum of Art à Gainesville en Floride...

    Vers midi, Emma et Kris nous accueillent au Whole Foods Market. Une petite mamie Afro-américaine enjouée et souriante nous a laissé passer avant elle à la caisse. Nous déjeunons sur la terrasse. Après le repas, l’appel de l’art nous emmène au Samuel P. Harn Museum of Art fermé hier lors de la promenade avec les papillons. L’entrée est gratuite. Nous laissons nos pas nous guider au fil des œuvres qui « nous parlent ». Je prends des photos. Chaque cliché d’une œuvre est suivi d’un autre cliché d’informations destinées à celles et ceux qui se promènent sur notre blog de voyageurs nomades. La magie des iPhones, et possibles autres appareils, permet de copier le texte pour le traduire avec Goggle map, par exemple, dans une valse des copier-coller. Je m’attarde devant une photo de Samuel et Roberta Vickers prise dans leur maison de Jacksonville peu avant que leur célèbre collection de plus de mille deux cents pièces d'art sur le thème de la Floride ne déménage dans sa nouvelle maison au Harn Museum of Art de l'Université de Floride. Le don des Vickers, mariés depuis 67 ans, constitue la plus grande collection d'art jamais offerte au musée.

    Les racines et les souvenirs de Sam sont profondément ancrés à Miami où sa famille a vécu pendant des générations. « J'ai grandi dans un Miami qui ressemblait plus à un village qu'à une grande ville», aime à dire Sam né en 1937. Robbie est née à Palm Beach en Floride en 1940 pendant la Seconde Guerre mondiale. Pendant que son père combattait, sa mère a quitté l’Indiana pour rester avec sa famille à Delray Beach. Samuel et Roberta se sont rencontrés, alors adolescents, à Macon en Géorgie où les carrières de leur père respectif les ont menés. Sam a fréquenté l'Université de Caroline du Sud grâce à une bourse de football et Robbie l'a suivi deux ans plus tard. « Quand j'ai obtenu mon diplôme d'études secondaires, j'ai dit à mes parents que je n'irais pas à l'université à moins de pouvoir aller en Caroline du Sud » dévoile Robbie. Ils se sont mariés peu après l'obtention de leur diplôme. Pendant les treize années suivantes, Sam a travaillé dans une grande entreprise de pâtes et papiers d'Orlando, avant de déménager à Jacksonville. « À ce moment-là », dit Sam, « J'avais développé d'autres intérêts dans des entreprises, nous avons levé des fonds et acheté une entreprise à Jacksonville, puis une autre. » Aujourd'hui, sa société Design Containers Inc. est le leader mondial de la fourniture de conteneurs pour l'asphalte de toiture. À Jacksonville, Sam et Robbie ont donné naissance à deux filles, Nancy et Helene. Elles résident près de leurs parents avec leur six enfants…

    Je m’attarde devant une longue coiffure de mascarade du peuple Ekpeye en forme de bateau porté par un jeune Nigérien. Les coiffures participent de celles des Kalabari Ijo dans les régions fluviales du delta du Niger. Ces énormes coiffures horizontales figurent la forme de créatures aquatiques riches de motifs liés à la vénération des Esprits de l'eau. Comme par l’enchantement de ces Esprits de l’eau, un orage éclate durant la visite. Le tonnerre gronde. La pluie cascade dans l’étang d’un des jardins du musée venant grossir une petite chute d’eau qui s’embellit d’écume mousseuse. Autre part, dans le Rock Garden, les rochers se métamorphosent sous la pluie. L’un d’eux se transforme en petit lac improvisé. Les minutes voyagent dans le passé avec nous au travers des œuvres nées à des dates différentes dans le flot du temps. Quelque part dans ce flot du temps, un artiste a consacré des heures à sculpter de la néphrite de jade pour donner naissance à une œuvre qui lui a succédé. L’éternelle Marylin Monroe apparaît grâce à des centaines de miniatures de Brigitte Bardot qui ont donné naissance à la photo de la star américaine. Loin de la célébrité, deux mains s’activent sur des feuilles de thé : « (…) Mains calleuses, feuilles de thé délicates : l'exportation vénérée de la région, l'épine dorsale de l'économie rwandaise. Cette image regorge d’abondance, un contraste saisissant avec les mains patinées du personnage non identifié. (…) ». Nous nous délassons les jambes un moment sur des cabriolets bleu marine près d’une baie vitrée. Après cet intervalle, nous terminons la visite. Un espace ludique et éducatif pour enfants se remarque. Des mots magnétiques s’assemblent sur un tableau pour former des associations de pensées. Un portrait de Samuel P. Harn et des informations sur sa vie, entre les deux années qui encadrent son passage sur Terre, se dévoilent près de l’entrée. Le Harn Museum of Art doit son nom à Samuel Peebles Harn (1893-1957), dont la veuve, ses trois filles, ses gendres et ses petits-enfants ont fait le don fondateur à l’Université de Floride pour la construction du musée. La famille a donné plus de trois millions de dollars pour la construction d'un musée des arts en 1983. Le Harn Museum of Art a ouvert ses portes en septembre 1990.

    Quand nous sortons, après quatre mille pas soit quelque trois kilomètres parcourus dans le musée, Jeanine, la charmante jeune fille blonde qui nous a accueillis à notre arrivée, nous remercie d’être venus et nous souhaite une belle soirée. La pluie a cessé. La température est descendue à trente-deux degrés. Le ciel redevient bleu. Nous allons au Barnes & Noble où Marcella, au radieux sourire, nous accueille. Elle nous demande de quel pays nous venons. Elle le supposait, ayant étudié le français à l’école. Du chocolat noir 75% de cacao de la marque Bissinger accompagne les boissons chaudes, chocolat chaud et cappuccino. L’histoire de la chocolaterie remonte à 1668 à Paris où Karl Bissinger était le confiseur du roi Louis XIV et de la noblesse européenne. À ce jour, Bissinger demeure une entreprise familiale avec un véritable amour pour le meilleur chocolat. Un beau jeune homme à la chevelure châtain porte une casquette à l’envers comme les receveurs au baseball qui enfilent ainsi facilement leur masque de protection pour suivre des yeux la balle en pleine action. Le beau garçon m’offre un radieux sourire avant de s’asseoir…



































































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