Promenade et découvertes du jour de l'an à Buenos Aires...

    Nous sortons en début d’après-midi. Nous marchons le long de l’avenida Callao. Nous longeons le parc de la plaza Rodríguez Peña et nous arrivons au Congrès de la nation argentine.

    Le Palacio del Congreso de la Nación Argentina, où se déroulent les activités du pouvoir législatif, est l'un des plus grands édifices parlementaires au monde. Inauguré en 1906 après une dizaine d’années de travaux, doté d'une haute coupole de quatre-vingt mètres, il fut le plus haut édifice d'Argentine à l'époque de sa construction. Il se présente comme un imposant palais de style Beaux-Arts dans l'esprit de l'éclectisme gréco-romain, typique de l'académisme italien de son créateur Vittorio Meano, né à Suse en 1860 et mort à Buenos Aires en 1904, un architecte italien qui œuvra à la réalisation de bâtiments publics prestigieux en Amérique du Sud. Suite à la mort brutale de Vittorio, la finalisation des travaux fut confiée à l'architecte belge Jules Dormal.

    Pour la petite histoire, le mercredi 1^er juin 1904, Vittorio fut assassiné par l’amant de sa femme dans sa 44^ème année alors qu’il rentrait dans sa résidence. Il trouva sa femme au lit avec son ancien majordome italien, Giovanni Passera, qui le tua avec une arme à feu. Son assassin fut condamné à dix-sept ans de prison et son épouse fut renvoyée en Italie en guise de « punition ». La dépouille de Vittorio Meano repose dans le cimetière de… Recoleta. Vittorio était arrivé en 1884 en Argentine pour travailler dans l'atelier de l'architecte italien Francesco Tamburini qui, à cette époque, participait à plusieurs grands travaux publics dont l'agrandissement et la rénovation du palais la Casa Rosada, le siège du pouvoir exécutif argentin où se trouve le bureau du président de la Nation argentine.

    Nous traversons le vaste parc de la plaza del Congreso et ensuite celui de la plaza Mariano Moreno où une statue du Penseur de Rodin retient l’attention.

    Mariano Moreno (1778-1811) fut docteur en droit, journaliste, homme politique et l'un des principaux idéologues et promoteurs de la Révolution de Mai. Considéré comme l’un des avocats les plus influents de sa génération, connu pour promouvoir le libre-échange et défendre les droits des Indiens,  il fut l'auteur de la Représentation des Propriétaires en faveur du rétablissement de la liberté du commerce. Il fonda en 1810 le journal La Gazeta de Buenos Ayres en tant que secrétaire du Premier Conseil. Il s'opposa au « Carlotismo» qui visait à créer une monarchie indépendante dans la vice-royauté du Río de la Plata, dont la reine aurait été l'infante Carlota Joaquina de Borbón, sœur du roi Ferdinand VII d'Espagne, épouse et princesse consort du prince régent Juan du Portugal. Après son départ du Conseil, il fut nommé diplomate à Londres, mais il mourut subitement à l'âge de 32 ans à bord de la frégate Fame qui l'amenait au Royaume-Uni. Son corps fut enveloppé dans un drapeau anglais et jeté en haute mer…

    Avant de longer la rue Paraná pour revenir chez nous, je vois qu’Elena Roger est à l’affiche du Teatro Licea. À partir du 3 janvier et durant neuf semaines, elle va interpréter les chansons les plus marquantes de la carrière de la légendaire Edith Piaf dont « La vie en Rose » et « Non, je ne regrette rien ». Plus avant, nous achetons chez Open 25 Market, à l’angle de l’avenida Corrientes, une boîte de rochers Ferrero pour les offrir demain à Ruben avec notre carte de vœux. Nous traversons le parc Vicente López avant d’arriver chez nous…