Nous déjeunons au restaurant Melo près de chez nous. Nous effectuons des courses après le repas. Nous les déposons dans l'appartement et nous allons nous promener vers le Palacio Barolo. Nous traversons le parc Vicente López et nous marchons sur Paraná pour joindre l’avenue Santa Fe. Nous prenons à gauche pour suivre un bloc plus loin la rue Uruguay qui nous mène directement à notre destination. En chemin, nous bavardons un instant avec Bea, une jeune femme à la chevelure noir ébène, un piercing dans le nez, qui aime mon pantalon rouge et or Elepants. Deux édifices de caractère s’offrent à nos regards dont un en rénovation. Un café Starbucks a pris place dans le premier. Nous arrivons à destination sur l’avenida de Mayo avant quinze heures.
Nous tombons sous le charme du Palais Barolo (appelé également Galería Barolo). Le jeudi 7 décembre 2023, lors de notre escale à Montevideo en Uruguay, nous avions admiré sur la place de l’Indépendance le Palacio Salvo de style Art déco éclectique, qui dresse dans le ciel sa majestueuse tour de quatorze étages. Gratte-ciel historique, le palais fut construit à l'initiative des frères hommes d'affaires Ángel, José et Lorenzo Salvo, suite à leur coup de cœur à Buenos Aires, tout comme nous, quand ils virent le Palacio Barolo.
Conçu par l’architecte italien Mario Palanti (Milan 1885-1978) pionnier dans l'utilisation du béton armé dans un style éclectique particulier et inauguré en juillet 1923, le Palais Barolo qui s’élance de cent mètres dans le ciel de Buenos Aires, abrite des bureaux depuis sa construction. Il fut un temps donné, comme son « frère » le Palacio Salvo à Montevideo conçu également par Mario, le plus haut édifice d'Amérique du Sud. Motivé par son admiration pour Dante Alighieri, Mario imagina de nombreuses analogies à la Divine Comédie pour embellir et donner du caractère à ses réalisations.
L'architecte italien Mario Palanti a construit ce palais à la demande du Piémontais Luis Barolo, un riche entrepreneur en textile qui arriva en Argentine en 1890 où il épousa Luisa Molteni. Il fut le premier à apporter des machines pour filer le coton. Il installa les premières filatures de laine peignée du pays et démarra les premières cultures de coton dans la province du Chaco au nord du pays. Luis décéda en juin 1922 dans des circonstances troubles à l'âge de 52 ans sans avoir pu voir son palais achevé qui deviendra l'un des bâtiments les plus emblématiques de Buenos Aires. Sa succession défraya la chronique à la suite d'une longue série de complications judiciaires qui firent la une des journaux. Ses successeurs, Francisco Piccaluga et son épouse Rosa Bianchi, laissèrent à leurs héritiers un patrimoine de plusieurs millions de dollars… Pour la célébration du bicentenaire de l’œuvre de Mario Palanti basée sur l’utilisation des nombres d'or, un faisceau de lumière enveloppa la ville de Buenos Aires depuis le phare du palais Barolo.
Nous traversons la galerie riche de neuf voûtes qui relie l’avenue Mayo à l’avenue Hipólito Yrigoyen tout en admirant l’architecture pensée par Mario qui fait la part belle au marbre de Carrare. Nous renonçons à la visite guidée, car pour monter jusqu’au phare au faîte du palais, j’aurais dû grimper par des escaliers étroits les huit derniers étages. J’admire une des cages d’ascenseurs ; le palais en comporte neuf dont deux cachés qui auraient dû être été utilisés par Luis pour son seul usage personnel. Je m’attarde devant une maquette du palais et différentes informations offertes sur sa conception. En sortant, je prends en photo la devanture de la Panera Rosa, le restaurant et salon de thé du palais.
Nous prenons ensuite le chemin du retour, l’esprit baigné de la magnificence et de l’exubérance du palais Barolo né grâce à des centaines de mains anonymes sans lesquelles il n’aurait pu voir le jour…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
André et Patrick auront plaisir à lire vos impressions sur le blog...