Nous
sortons du NH Collection en milieu de matinée. Javiena et Javiena, deux jeunes
filles ravissantes et souriantes portant le même prénom, nous accueillent dans un car
Turistik à dix heures, dont l’arrêt numéro neuf se trouve à l’angle de notre
hôtel. Le second arrêt, numéro un, s’effectue devant le centre commercial Parque Arauco. Le nom « Kennedy »
s’affiche en divers endroits ; l’ancien président des États Unis serait-il venu
en son court temps sur Terre ?
Une
légende urbaine raconte qu’à certains endroits de l'avenida Presidente Kennedy,
tard dans la nuit, sur certains tronçons de l’avenue, une jeune femme apparaît
et fait signe aux chauffeurs de taxi de l'emmener. En voiture, arrive un temps
où la femme demande alors au conducteur de ralentir. Les chauffeurs la voient disparaître
progressivement dans le rétroviseur. Cette femme serait décédée dans un
accident de voiture le jour de son mariage… Cette légende urbaine, riche de
variantes, a inspiré le film « La Rubia
de Kennedy » [La Blonde de Kennedy], sorti en de 1995, mettant en
vedette la charismatique actrice chilienne Carolina Fadic, morte à 28 ans.
L’arrêt suivant s’effectue au Parque Bicentenario. Une station d’essence montre le litre d’essence à 1,20€. Une fresque se dévoile vers le funiculaire. Des captures de photos sont réalisées le mieux possible dans le mouvement continuel du car. Nous descendons à l’arrêt numéro cinq à la plaza de Armas. Une manifestation bruyante se déroule devant la cathédrale de Santiago. Nous nous promenons sur la place et alentour. Bien des rues sont piétonnes. Nous sommes au cœur de la ville et des vieux quartiers. Le long du paseo Estado, nous écoutons une cantatrice et un ténor qui expriment leur talent. Je dépose une obole. Nous revenons sur la place des armes pour déjeuner. Teresa nous accueille en terrasse chez Marco Polo. Nous optons de concert pour une salade végétarienne, des empenadas aux quatre fromages et des papas bravas épicées. De l’eau frizzante et une manzanilla complètent la commande. Pour éviter que les deux fauteuils en rotin en vis-à-vis à chaque table ne disparaissent subrepticement, ils sont enchaînés entre eux au travers du piètement en fer forgé noir des tables. Nous nous régalons. La terrasse se remplit. Durant la comida [repas], un monsieur en fauteuil roulant chante dans un micro à une courte distance. Un couple avec un garçonnet s’installe à une table voisine. Les parents apprécient un smoothie et le bambin sirote un jus d’orange. Un autre couple commande deux autres pintes de bière en fin de repas. Nous quittons le restaurant avant treize heures trente. Nous saluons Teresa qui a ajouté de sa main dix pour cent de pourboire sur l’addition. Nous payons en espèces l’équivalent d’une vingtaine d’euros. Nous allons vers la cathédrale de Santiago située à deux pas. Le chanteur en fauteuil roulant s’est installé sur le parvis devant les marchands du temple qui ont remplacé les fascistes devant la cathédrale. Nous entrons pour admirer la magnificence des lieux dédiés à la religion catholique. Je prends quelques photos. Nous allons ensuite flâner dans les rues piétonnes avoisinantes qui foisonnent autour de la place des Armes. Nous suivons le Paseo Puente où des marchands lancent leur « criées » à haut débit pour attirer les clients. De superbes bâtiments se dévoilent dont l’ancien édifice ocre rouge des bomberos (pompiers). Depuis notre arrivée sur la place des armes, le nom Falabella se dévoile à de nombreux endroits le long des rues sur nombre d’enseignes.
L'histoire de la saga familiale Falabella a commencé en 1889, lorsque l'immigrant italien Salvatore Falabella fonda l'atelier de couture Falabella au 88 rue Ahumada, au centre de Santiago du Chili. Ses deux fils, Arnaldo et Roberto, continueront à développer l'entreprise dans les années 1920. Une dizaine d’années plus tard, Eliana, la fille d'Arnaldo, diversifia l'offre de produits en y ajoutant des vêtements pour femmes et des articles ménagers. Des années plus tard, Alberto Solari, le mari d'Eliana, qui a rejoint l'entreprise, participe à la création dans les années cinquante du premier grand magasin du Chili. L’expansion se poursuit. De nos jours le Grupo Falabella est un consortium de nombreuses entreprises multinationales chiliennes, propriété de la famille Solari…
Une charrette chargée d’une montagne de chaussettes colorées pour femmes témoigne de l’abondance qui se manifeste un peu partout. Des sacs de cubes de glace sont proposés aux marchands concernés par un monsieur qui pousse un chariot à roulettes. Le long de la rue Catedral, après avoir photographié trois grands gâteaux sur un étal dans la rue, dans la minute suivante, à l’angle des rues Catedral et Bandera, je prends en photo le magnifique bâtiment de la chambre des députés, entouré de grilles pour éviter de « mélanger les serviettes et les torchons ». À proximité, un ancien palais à l’abandon a eu moins de chance que celui des députés ; Patrick me dit qu’il va être restauré. De magnifiques fleurs se dévoilent sur la plaza de la constitución où trône le Palacio de la Moneda. Construits par les Espagnols à la fin du dix-huitième siècle, meublé comme un palais français pour son inauguration en 1805, il abrite de nos jours le siège de la présidence du Chili. Nous attendons ensuite le car à quatorze heures trente au 254 de la rue Teatinos.
Une dizaine de minutes plus tard, nous sommes les cheveux au vent au niveau supérieur du bus à l’impérial. L’indicateur de température indique 37,8 degrés. Nous descendons dix autres minutes plus tard à l’arrêt numéro sept de Santa Lucia pour découvrir le barrio (quartier) Lastabria. Une belle fresque expressive se dévoile vers l’entrée magistrale, riche de montées d’escaliers ouvragées et de placettes intermédiaires, du parc en spirale de la colline Santa Lucía. Nous peinons à trouver la seconde entrée pour voitures et piétons. Elle se montre sur le quatrième côté où un ancien ascenseur dans une cage ajourée en fer forgé a été oublié ; il devait être bien pratique pour accéder au sommet. Un agent de sécurité sympathique nous invite à noter notre nom, un numéro d’identité et le pays d’où nous sommes. Il demande comment on dit bonjour et bonsoir en français. Le parc fait la part belle aux escaliers. Les poucettes sont à éviter. Nous cheminons sur des pavés, ombragés par endroits par la ramure des arbres. Nous atteignons un mirador qui domine les environs. Un petit château espagnol ovalisé en briques rouges charme les regards. Nous terminons la boucle du Jardín Circular qui arrive vers la fontaine où j’ai pris précédemment en photo une statue de Neptune en marbre noir dans un bassin qui « bavarde » avec Amphitrite, la femme de Poséidon dans la mythologie grecque. Le murmure d’un jet d’eau agrémente leur conversation. Nous revenons à l’arrêt numéro sept où nous attendons le prochain car qui suivra l’avenue Nueva Providencia. Nous arrivons à seize heures quarante devant notre hôtel ; la boucle des dix arrêts est bouclée. Cristobal nous accueille au Starbucks Costanera. Nous avons près de neuf kilomètres « dans les jambes » après avoir marché près de trois heures de temps dans la journée, riche de beauté, de découvertes et de rencontres diverses…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
André et Patrick auront plaisir à lire vos impressions sur le blog...