Dans la matinée, j’apprends que l’épouse de mon ancien professeur de français au collège de Ville-la-Grand est décédée en novembre dernier. J’envoie à Roger mon recueil de poésie par amitié et sympathie, en souhaitant que des mots dans la prose et les poèmes adouciront sa peine. Nous sortons de l’hôtel vers onze heures trente. Après un passage à la Scotiabank sur l’avenida el Bosque Norte, privée temporairement d’électricité lors d’une vaine tentative de retrait, nous allons déjeuner chez « Take a Wok » au centre commercial Costanera. Carolina nous accueille. Nous prenons place à la terrasse intérieure. Nous savourons les mets, sélectionnés à la carte à partir de quatre colonnes de choix, servis par un jeune homme attentif. La clientèle est présente et seules quelques table sont encore vacantes. Après le repas, Patrick s’offre en dessert de la crème glacée italienne à la banane et à l’ananas chez Yogurt Life dans le Patio de Comidas. Nous sortons ensuite du centre commercial en empruntant la passerelle aérienne couverte d’une arche décorée qui surplombe l’avenida Vitacura. Je nous prends en photo sur un écran avant de sortir. Elle donne par un escalator dans la calle Luis Thayer Ojeda bordée de marchands aux étals protégés par de petits chapiteaux blancs. Nous repérons l’entrée de la station de métro Tobalaba avant de suivre l’avenue animée Nueva Providencia.
Devant l’église militaire de Nuestra Señora del Carmen, qui abrite le siège épiscopal de l'évêché militaire du Chili, réservée principalement aux services religieux des forces armées et des carabiniers, nous nous attardons devant les deux lions en bronze, apportés de France, du richissime feu Ricardo Lyon et de son épouse Loreto Cousiño qui possédaient, à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècles, de nombreuses propriétés dans Santiago dont le domaine Los Leones où ils vivaient de temps à autre avec leur sept enfants. A leur époque, l’entrée du domaine se situait où nous sommes maintenant dans la ville de Providencia, devenue un quartier de Santiago de nos jours. Les colonnes qui supportent les deux lions sont restées au même emplacement, celui attribué à l'entrée du domaine lors de sa construction.
Plus avant, la façade d’angle du café Tuesta, une entreprise familiale née de la passion du café, attire nos regards le long de l’avenida Nueva Providencia, au cœur du quartier. Tuesta torréfie le café, encapsule sa production pour la rendre compatible avec les machines Nespresso, anime une académie du café depuis plus de quinze ans, effectue depuis son site Internet des expéditions quotidiennes pour ses fidèles consommateurs et pour les professionnels du secteur. A l’intérieur du café, le processus de torréfaction des grains s’effectue devant les clients qui profitent des arômes et des dégustations…
A divers endroits, des fresques dévoilent la créativité des peintres qui les ont réalisées dans le flot passé du temps. Plus avant sur Nueva Providencia, nous nous attardons devant la canopée de la Galería Paseo Las Palmas. Quelques pas plus loin, nous entrons dans le restaurant végératien Katako pour connaître les jours et horaires d’ouverture. Nous suivons ensuite à droite l’avenida Pedro de Valdivia qui mène sur l’avenue Providencia. Dans les minutes suivantes, nous marchons dans l’attrayante rue Orrego Luco où le restaurant Le Flaubert s’épanouit derrière la ramures des arbres qui jalonnent plaisamment la rue. Une grande batisse coquette, surmontée de jacobines, charme les regards avec sa façade couverte de végétation entre les diverses fenêtres aux volets blancs à persiennes. Un musicien s’essaye à la trompette à la chanson « La vie en rose » d’Edith Piaf. Le long de l’avenida Andrés Bello, notre flânerie nous offre de découvrir la sculpture originale « La ciclovía » à l’entrée du Puente Pedro de Valdivia jalonné d’autres œuvres. Tel un clin d’œil à Mary Poppins, cette sculpture de l’artiste chilien Hernán Puelma Urzúa né en février 1944, invite à s’envoler sur les ailes du souffle d’Eole. Nous traversons le pont, nous nous attardons devant les œuvres présentes sur le tablier, nous nous promenons dans le parque Nemesio Antúnez qui longe la rivière Mapocho. Le parc porte le nom de Luis Nemesio Antúnez Zañartu (1918-1993), un célèbre architecte, peintre et graveur chilien. Un mémorial se dévoile plus avant dans le parc. Des oiseaux chantent.
Nous revenons ensuite sur certains de nos pas, nous marchons sur l’avenida Providencia où des artistes de rues et des marchands ambulants proposent leurs articles à la vente ; nombreux sont ceux qui vivent avec leur smartphone en attendant le client. A un temps donné, à l’angle de la rue Las Urbinas, je prends une photo où les enseignes Dunkin et Starbucks donnent l’impression que nous sommes dans un quartier latinos de Los Angeles. Les seize heures approchent quand nous arrivons vers la tour Costanera ; sa haute silhouette fait écran au vif rayons solaires. Francisca nous accueille au Starbucks. Nous nous installons sur la terrasse. Nous sirotons chacun un chocolat chaud. Une brise légère agrémente ces instants de détente après les plus de huit kilomètres de marche de la journée. Deux pigeons picorent autour de nous et nous offrent un plaisant spectacle. Un jeune homme en casquette entre rapidement dans la terrasse, chasse d’une main les deux pigeons qui se sont posés pour des câlins sur un plateau de table ronde, s’assoit sur un banc commun, pianote sur son smartphone et se rafraichît en activant manuellement un ventilateur dans son autre main qui ressemble à un jouet pour enfant. Il ressort sans autre… Une jeune fille dessine à une table voisine. Je la vois donner des coups de gomme de temps à autre. Partout, chacun vaque à ses occupations en attendant de quitter le vaisseau Terre un jour ou l’autre, comme Danièle, la femme de Roger… Ricardo, Loreto et leurs sept enfants son morts après leur temps sur Terre voici plus d’un siècle. Tout passe, tout un chacun meurt, quelle que soit la taille de l’ego…
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