Nous sortons de l’hôtel après onze heures trente. Nous empruntons la passerelle aérienne, toujours autant animée, qui surplombe l’avenida Vitacura. Au bas de l’escalator, le long de la calle Luis Thayer Ojed, après les marchands, je vois un vieil homme coiffé d’un bonnet qui joue de la harpe assis sur un pot de peinture. Suite à la panne d’électricté chez Scotiabank hier, je manque de pouvoir lui donner des pesos. Nous nous dirigeons vers le même restaurant qu’hier. Alvarez nous accueille chez Katako. Je lui confie mon premier roman traduit en espagnol pour qu’il l’offre à Betty ; un empêchement nous prive de sa présence. Nous nous installons sur la terrasse. Le jeune garçon prend la commande de pommes de terre frites et d’un Ceviche pour Patrick, une préparation de champignons péruviens, avec du « lait de tigre » accompagnés de yucca frit et de sauce épicée. J’opte pour un un Wraps composé de deux tortillas fourrées de viande végétarienne mechada, quinoa, palta (avocat), tomate, salsa verde (sauce verte), lechuga (laitue) y choclo (maïs)... accompagné d’houmous de betarraga (betterave) et de kale frit. Je pense à ma cousine Monique qui apprécie les vertus du chou kale. Patrick reprend de l’eau gazeuse Benedictino. La préparation des mets demande une trentaine de minutes. Mon regard se promène plaisamment alentour depuis la table. La circulation des véhicules sur l’avenue est aussi soutenue qu’hier. Les piétons se croisent sur les deux trottoirs, souvent sans se voir ; certains pianotent sur leur smartphone, en « aveugle ». Le ciel est grand bleu et le soleil brille. Nous sommes entourés d’arbres dont la ramure s’est épanouie au fil des années. Les mets délicieux offrent de nouvelles saveurs. Nous quittons la terrasse du restaurant vers treize heures trente.
Nous suivons de nouvelles rues pour nous rendre dans un musée interactif. Nous suivons principalement la rue résidentielle Lota qui traverse à un moment donné la rue Ricardo Lyon. Je m’attarde à différents endroits, devant de belle maison, devant l’Université San Sebastián entourée de hautes grilles. La rue Lota se termine dans l’avenue Tobalaba où une estación d’essence Copec est située à l’intersection ; la gasolina de 93 octanos revient à 1,257 pesos por litros, soit environ 1,27€ le litre. Nous continuons dans la rue Presidente Errázuriz. La rue enjambe la rivière fougueuse qui passe devant notre hôtel. Nous prenons ensuite à gauche dans la rue Enrique Foster. A l’angle des deux rue, la nurserie « Little Lions » montre un toboggan orange et bleu devant sa façade de caractère. Je m’attarde dans les minutes suivantes devant l’Ambassade de Malaisie à l’angle de la rue Callao [Callao est une ville du Pérou, proche de Lima, dont le port de pêche et de commerce est le principal du pays]. Une rue plus loin, en face de bureaux du géant du transport chinois Didi qui propose notamment des véhicules de location et des taxis via des applications et des smartphones, je tombe en admiration devant une superbe demeure inconnue au numéro 3466 de la rue Napoleón. Je verrai dans la soirée qu’il s’agit d’un Salón de Belleza Patricio Araya, un Institut de beauté.
Le célèbre coiffeur des stars de cinéma et autres femmes éblouissantes est décédé début avril 2021. Nous sommes devant son palais de style vénitien où il vivait avec son mari Alejandro López. Je trouve l’architecture spectaculaire. Derrière les baies vitrées, des objets d’art coiffés de chapeaux apportent des notes de charme. Je me dirige entre les deux statues de lion qui mènent au porche où je vois les initiales PA. En dehors de leurs déplacements professionnels et privés, Patricio et Alejandro ont vécu dans ce palais depuis l’année 1989. Une des muses de Patricio était la célèbre Raquel Argandoña ; ensemble ils lancèrent bien des tendances parmi les femmes chiliennes…
Une dizaine de minutes plus tard, nous arrivons au Museo Interactivo Las Condes dans la rue Isidora Goyenechea.
Isidora Goyenechea Gallo (1836-1897) fut une industrielle chilienne. Elle possédait et gérait les mines de charbon de Lota et Coronel, les mines d'argent de Chañarcillo, le vignoble Viña Cousiño Macul. Elle possédait aussi sa propre flotte commerciale et, à son époque, fut considérée comme l'une des personnes les plus riches du monde. Sa maison se trouvait dans l'actuel Palacio Cousiño à Santiago. Elle a fondé le parc O'Higgins que j’avais prévu d’aller visiter, mais…
Le musée
a pris place dans l'ancienne Casona (manoir)
Barros, l'une des dernières maisons originales du quartier El Golf. Construite
par l'architecte Carlos Cruz Eyzaguirre entre 1943 et 1945, elle fut la demeure,
jusqu'aux années soixante-dix, des familles de Julio Bernardo Subercaseaux Barros
(1926 -2012), un avocat et homme politique chilien, qui y vécut avec son épouse
Mary Rose McGill Herrera et leurs quatre enfants… et avec sa seconde épouse
Monica Allen Fisher et leurs trois enfants. La Casona fut ensuite acquise par
la municipalité de Las Condes. Au cours des années 80 et 90, les tribunaux de
police locaux et l'état civil fonctionnèrent dans ce lieu. À partir de 2012, la
municipalité décida d'affecter cet espace à un nouveau projet culturel, pour
lequel elle réalisa un investissement important qui lui permit de restaurer l’architecture
des façades d'origine.
Le jeune Paolo nous accueille au musée à quatorze heures trente. Teresita est notre guide anglophone durant la visite interactive. Nous montons à bord d’un vaisseau spatial pour un voyage mouvementé dans la Voie lactée. Les planètes de notre système solaire sont visitées. Un alien qui ressemble à un singe pilote magistralement le vaisseau pour éviter les météorites. Nos sièges subissent des secousses lors des manœuvres d’évitement. De retour sur Terre, Teresita nous mène dans une salle virtuelle où nous écoutons des astronomes qui tentent d’expliquer le bing bang ; un jeune homme virtuel nous accompagne pendant cette expérience colorée devant des écrans arrondis en continuel création d’images spatiales. Nous assistons plus tard à l’explosion d’une super nova. D’autres informations nous sont présentées de manière ludique. Nous sortons du musée vers quinze heures trente et nous flânons pour revenir vers l’hôtel. Le long de la rue La Pastora, nous nous attardons devant diverses œuvres d’art. Nous traversons le Centre culturel Las Condes. De jeunes gens dansent et regardent leurs reflets dans les vitrages miroir du passage couvert du centre culturel. Nous suivons l’avenue Apoquindo où j’admire l’architecture de plusieurs gratte-ciel. Une œuvre d’art originale montre un homme jaune-vert au faîte d’un haut mât de la même couleur entouré de longues perches assorties. Plus avant, un cireur de chaussures s’offre une sieste, allongé sur un banc à côté de son matériel déployé sur le trottoir. La lustrada [lustrage] revient à mille sept cents pesos, soit moins de deux euros. À une courte distance, un gratte-ciel en construction me permet de prendre conscience que tous ces géants ont bien été bâtis par les hommes et non téléportés de l’espace. Nous entrons dans le Caffè Pascucci où la seule langue parlée est l’espagnole. Nous avons remarqué depuis notre arrivée à Santiago que la langue anglaise est très peu parlée. Nous arrivons par un autre chemin à la passerelle aérienne.
Vers seize heures, Erika nous accueille chez « C’est si Bon » pour notre dernière pause de l’après-midi. Nous prenons place sur la terrasse. À défaut de limonade menthe gingembre, Patrick opte pour un jus d’ananas. Je choisis un thé Herbal Endless Summer sans théine et une part de gâteau Maria Antonieta ; ce sera mon dîner. Je sirote le thé et je savoure lentement la douceur. A une table voisine, un jeune homme parle sans discontinuer, en gesticulant de temps à autre, à deux jeunes filles assises devant lui. Durant le temps de détente, devant la balustrade qui borde notre table, un jeune marchand des rues installe ses articles, des robes estivales colorées à motifs, sur deux gros paréos dépliés sur le trottoir. Nous quittons ce havre de bien-être à dix-sept heures. Nous allons chez Jumbo où Patrick achète des morceaux de mangue et des barres Nākd pour son dîner…
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