Après le déjeuner, nous allons en taxi dans le quartier de Palermo pour visiter le Malba, le Musée d'art latino-américain de Buenos Aires, situé sur l'avenida Figueroa Alcorta. Le musée accueille une collection permanente d’œuvres d'art latino-américaines dont un bon tiers fait partie de la collection privée d'Eduardo Francisco Costantini, un promoteur immobilier et homme d'affaires, l’une des personnes les plus riches d’Argentine, né en septembre 1946, créateur du musée, président et fondateur de la fondation qui porte son nom. Des expositions temporaires viennent enrichir la palette culturelle du musée. Eduardo a eu trois fils et quatre filles de son ex-femme María Teresa Correa Ávila, fille de Lía Susana López Naguil et de Carlos Correa Ávila, qui fut ambassadeur et fonctionnaire dans le premier gouvernement de Juan Domingo Perón. Grâce au métier de son père, Teresa a vécu la majeure partie de son enfance et de sa jeunesse hors d'Argentine, principalement en Italie, en Angleterre et aux États-Unis. Elle épousa Eduardo à l'âge de dix-sept ans. Lors de son divorce en 1994, elle accepta de conserver toute sa collection d'art à la demande de son futur ex-mari. Eduardo est aujourd’hui marié à Elina Fernandez, une jeune mannequin dont la carrière a commencé après sa première expérience à douze ans lorsque ses parents l’emmenèrent à un concours pour un défilé de mode à l'hôtel Hyatt près de chez nous. Depuis lors, le monde du mannequinat l’a emmené au Chili, en Chine, en Thaïlande…
Nous venons pour découvrir principalement l’exposition sur Frida Kahlo ; Patrick a fait reproduire sur un tee-shirt, lors de notre première venue sur l’île de Santorin, une œuvre de Frida, un autoportrait. Frida, mariée au peintre et muraliste Diego Rivera, de nationalité mexicaine comme elle, fut une peintre connue pour ses nombreux portraits, autoportraits et œuvres inspirées par la culture populaire du Mexique.
La conception architecturale du musée est attrayante et je me plais à prendre diverses photos. Je m’assois en attendant Patrick qui passe une demi-heure dans la file d’attente pour acheter les billets d’entrée. J’attarde mon regard sur une dame habillée avec recherche et élégance qui me rappelle feu ma tante Jeanne. Elle porte un chapeau blanc sur sa chevelure blonde agrémentée de deux tresses. À ma gauche est assise une jeune personne en transition de genre ; iel occupe son temps sur son smartphone en attendant sa mère qui fait la queue comme mon mari. À ma droite, je lis sur le sac en toile grise d’une dame une phrase, en anglais, que je traduisis par les mots : « Une personne arrive dans une nouvelle ville avec ses idées qui changent le monde. » Au « cœur » du vaste atrium est suspendu un impressionnant quipu de l’artiste Cecilia Vicuña, riche de très longues cordelettes en nuances de rouge sans les trois types de nœuds distincts, assemblés en groupes séparés par des espacements, qui composent les quipus. Les Incas, qui ne disposaient pas de système d'écriture, à la différence des Mayas et des Aztèques, utilisèrent le système décimal des quipus pour la gestion économique et sociale de leur empire. Cecilia, née en juillet 1948, est une poétesse, peintre, performeuse, plasticienne et activiste chilienne basée à New York et Santiago.
Patrick revient avec les deux billets achetés pour huit euros. Nous montons le premier escalator pour découvrir d’abord l’exposition sur Frida. Ensuite, nous nous promenons dans la collection permanente du musée. Je m’attarde devant les œuvres « qui me parlent » et je prends des photos. Je vois l’« ancêtre » du Tardis du Dr Who dans une œuvre de Remedios Varo. Patrick prend aussi des photos avec mon iPhone. Un café avec terrasse a pris place au premier niveau. Les croissants séduisent par leur forme généreuse. Au second niveau, nous découvrons des œuvres de Cecilia. L’exposition de ses œuvres se continue au niveau moins un où parviennent au sol les longues cordelettes du quipu géant. Nous allons ensuite dans la boutique de souvenirs, à ciel ouvert dans l’atrium, dont les rayonnages en bois clair tranchent avec la couleur blanche dominante qui habille l’intérieur du musée. Nous achetons deux cartes, une de Frida et une de Dorothée géante, alias Judy Garland dans le film « Le Magicien d’Oz », debout sur la planète Terre vue de la Lune.
Nous sortons du musée après quinze heures et nous allons nous promener le long de l’avenida Presidente Figueroa Alcorta qui longe et traverse divers espaces verts de la ville, nous passons devant le vaste restaurant Belisario Roldán et nous prenons à gauche dans l’avenida Dorrego qui longe en partie l’Hipodromo Argentino de Palermo. À l’angle de l’avenida del Libertador, nous montons dans un taxi qui nous dépose au Starbucks à deux pas de chez nous. Je souhaite la bonne année à Omar Roberto, le chauffeur du taxi. Micaela nous accueille. Nous sirotons chacun un chocolat chaud dans un angle de la vaste salle, assis sur des cabriolets confortables…
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