Nous sortons après le déjeuner. De grosses gouttes de pluie tombent brièvement. Nos pas nous mènent à la Feria Artesanal Intendente Alvear, la Foire de Recoleta, le plus grand marché artisanal de Buenos Aires qui porte le nom de Maxime Marcelo Torcuato de Alvear, président de la nation argentine de 1922 à 1928. Nous traversons la plazoleta Juan XXIII où j’admire des flamboyants bleus. Un superbe vénérable Ficus Elastica, planté au dix-huitième siècle, s’épanouit près du café La Biela, baptisé « La Veredita » à son ouverture en 1850 par son premier propriétaire espagnol. Plusieurs branches du gommier, très longues, dépassent l’enclos circulaire. Certaines reposent sur le sol. Une d’entre elles est soutenue par une statue d’Atlas, une œuvre de l’artiste uruguayen Joaquín Arbiza qui a utilisé nombre de pièces automobiles des années 50 et 60 pour la réaliser. La pluie se remet à tomber brusquement. Nous nous abritons des nouvelles grosses gouttes de pluie sous les stores du café emblématique situé au cœur du quartier de Recoleta. Je m’assois sur une bordure en bas d’une vitrine le temps que la pluie vigoureuse cesse. La jeune artiste qui chantait sous le ficus s’abrite également.
Nous allons ensuite découvrir la foire. Nous passons devant deux cabines téléphoniques rouges anglaises. Différentes œuvres se dévoilent en chemin. Les étals sont nombreux et répartis un peu partout autour du Centro cultural Recoleta où Patrick achète à la librairie Cespedes le livre « Clasismo Homo » de Ioshua. La façade du centre culturel est ornée par une œuvre aux couleurs vives de l'illustrateur argentin Sebastián Curi et du groupe Rojo Vivo ; cette fresque, qui célèbre l’amour, a été réalisée en début d’année. Sebastián et sa compagne Macarena Luzi vivent dans le quartier chinois de Los Angeles. Nos pas nous conduisent ensuite vers le Floralis Genérica. Nous traversons le Puente peatonal Dr. Alfredo Roque Vítolo d’où nous voyons l’immense bâtiment de style néoclassique de la Faculté de Droit, à la façade à colonnade impressionnante, achevé en 1910. Le pont piétonnier, à l'attrait visuel captivant, montre sur son tablier des peintures de différentes couleurs. Une jeune femme en robe rouge rubis se fait prendre en photo sur le haut du pont très galbé ; une possible mannequin ! Des sculptures de kangourous surprennent nos regards au bas du pont. Plus avant, nous arrivons sur la place des Nations Unies, où nous contemplons l’œuvre de l'architecte argentin Eduardo Catalano : le Floralis Genérica, haute d’une vingtaine de mètres ; elle se mire dans l’eau du grand bassin qui l’entoure. Un avion de ligne qui décolle passe dans le ciel. Cette sculpture moderne représente une gigantesque fleur en acier inoxydable. Ses pétales s'ouvrent à l'aube et se ferment au coucher du soleil grâce à un système hydraulique et à des cellules photoélectriques. Nous allons ensuite nous promener dans le parc de la plaza Rubén Darío où le monument « Canto a la Argentina » est dédié au poète nicaraguayen Rubén Darío. Cette œuvre du sculpteur argentin José Fioravanti, inaugurée en 1967, est un hommage de la République argentine au poète à l'occasion du centenaire de sa naissance. Nous suivons une allée ombragée de flamboyants bleus qui nous mène sur la plaza Francia, conçue par Carlos Thays, où trône un monument de la France offert à l'Argentine en 1910, une œuvre du Français Émile Peynot en granit rouge et en marbre de Carrare. Nous revenons ensuite à la foire où j’achète dans un stand un tee-shirt Tierra Incógnita, Ropa con leyenda (vêtement avec légende) repéré en début d’après-midi. Nous revenons sur Callao en suivant l’avenida présidente Manuel Quintana. Patrick voit dans notre avenue la boutique Elite Chocolates, fondée en 1943, où j’achète une plaque de chocolat à 70% de cacao Amargo…
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