Découverte du Jardin Botanique de Buenos Aires...

    Nous partons après le déjeuner pour aller découvrir le Jardin Botanique de Buenos Aires. Nous suivons l’avenida General Las Heras que nous prenons à l’angle de Callao à quelques pas de chez nous. L’avenue rend hommage au patriote militaire Juan Gualberto Gregorio de las Heras, éminent défenseur de l'indépendance de l'Argentine et Gouverneur de Buenos Aires en son temps. En chemin, nous repérons le magasin diététique Eneldo et, cent mètres plus avant, la pasteleria et confitería Luis XV. Plus avant, nous nous attardons devant un magnifique édifice qui jouxte la plaza Teniente General Emilio Mitre que nous traversons. L’édifice, construit sous la houlette de l'ingénieur civil et architecte Arturo Prins, fut inauguré en 1910 pour abriter la Faculté de droit et de sciences sociales ; il constitue la seule construction monumentale néo-gothique à caractère non religieux de la ville de Buenos Aires. Depuis environ soixante-dix ans, il abrite une antenne de la Faculté d'Ingénierie de l’Université de Buenos Aires (UBA) qui l'utilise pour enseigner des cours de premier cycle et des cycles supérieurs. Tout comme nous, les minutes promènent leurs regards tout au long de l’avenue. Nous côtoyons le parc Las Heras que nous découvrons brièvement ; deux tours jumelles, qui bordent le parc, semblent coiffées d’une cheminée.

    Nous arrivons à la place d’Italie où se termine l’avenue Las Heras ; des artistes vendent leurs créations étalées sur des tapis posés sur les pavés. Nous entrons dans le Jardin botanique Carlos Thays. L’entrée est gratuite. Un superbe château en briques se dévoile devant un parterre de fleurs. Le jardin botanique, situé dans le quartier de Palermo, fut inauguré en septembre 1898. D’une superficie de près de sept hectares, il abrite plus de cinq mille espèces végétales. Le jardin fut dessiné par le Franco-Argentin Carlos Thays, qui, durant les années où il fut directeur des Parcs et promenades de la ville de Buenos Aires, habita avec sa femme Cora Venturino, d'origine uruguayenne, et leurs enfants dans le château de style anglais. Carlos a réalisé près de cent places et parcs publics en Argentine dont la majorité à Buenos Aires. Sa réalisation la plus importante fut le parc Tres de Febrero d'une surface de plusieurs kilomètres carrés, situé à environ deux kilomètres du jardin botanique. Il a également œuvré au parc national des célèbres chutes d'Iguazú…

    Nous nous promenons dans les allées tapissées de fins fragments de tuiles en terre cuite. Des bassins, des statues dont la Louve de Rome, révèlent leur charme. De temps à autre, je photographie de superbes fleurs. Nous voyons une plantation de Yerba Maté. Un bassin de nymphéas ou de lotus captivent nos regards. Les fleurs aquatiques se déclinent en différentes couleurs. Près du château, des sculptures groupées d’Ernesto Biondi, réalisées à la fin du dix-neuvième siècle, honorent les Saturnales, des fêtes de l'Antiquité romaine riches de grandes réjouissances populaires qui se déroulaient la semaine du solstice d'hiver pour célébrer le dieu Saturne. Au cours des Saturnales, les esclaves jouissaient d'une apparente et provisoire liberté. Nous visitons une petite expo informative dans le château avant de sortir du jardin botanique. Nous retournons tranquillement chez nous par le même chemin après avoir traversé le parc de la Plaza Intendente Casares qui jouxte une partie du jardin. Nous suivons le trottoir opposé de l’avenue Las Heras où je remarque la présence de deux pâtisseries salon de thé. À deux blocs de chez nous, nous entrons chez Eneldo pour des emplettes. Valéria nous accueille et me sert des noix du Brésil et des amandes du Chili. Je prends un pot de miel crémeux argentin…