mardi 5 décembre 2023

Hier, escale à Rio de Janeiro au Brésil et promenade sur la plage de Copacabana…

 Le paquebot navigue vers onze heures devant la côte de Rio de Janeiro, la deuxième ville la plus peuplée du Brésil après São Paulo. Elle fut la capitale de l'Empire portugais entre 1808 et 1822 et, ensuite, la capitale du Brésil lorsque la nation déclara son indépendance au Portugal. Elle conserva ce titre jusqu'à l'inauguration de la nouvelle capitale Brasilia en 1960. Le pain de sucre et le Christ en croix se dévoilent. J’imaginais le Christ moins élevé sur la ville et plus grand. Des oiseaux volent dans le ciel. Des avions atterrissent sur le tarmac de l’aéroport Santos Dumont. Une structure moderne blanche avec une superbe canopée design attire les regards. Je suis admiratif devant le pont Rio-Niterói qui traverse la baie de Guanabara, conçu par l'architecte Mario Andreazza. D’une longueur de plus de treize kilomètres, le tablier au-dessus des flots mesure près de neuf kilomètres. Un ouvrage impressionnant de majesté. Le pont à poutres ancrées dans la baie fait partie d’une route fédérale parcourant le littoral oriental du pays. Sa construit commença en janvier 1969 et il fut inauguré le lundi 4 mars 1974. Nous admirons dans la baie, le palais de style néo-gothique aux façades vert clair édifié sur l'île artificielle dos Ratos « sortie des flots » en 1851. Le palais, inauguré le samedi 27 avril 1889, est né de la volonté du dernier empereur Pedro II qui confia sa réalisation à l'ingénieur Adolfo José del Vecchio. Il abrite aujourd'hui un musée. Dernier empereur du Brésil, Pedro II régna sur le pays durant près de soixante ans. Timide et discret, il fut un souverain avant-gardiste et humaniste qui fit tout son possible pour abolir l'esclavage. Durant la dernière année de son règne, sans le savoir, il donna dans le palais de l’île le dernier bal de l'Empire du Brésil.

    Un énorme porte-conteneur Msc traverse la baie. Le navire accoste vers midi le long de l’avenida Rodrigues Alves, près du musée inconnu à la canopée. Nous allons déjeuner à la mezzanine du buffet. Des haricots verts sont servis pour la première fois. Nous sortons ensuite sur le pont dix pour prendre quelques photos du port. Une superbe et impressionnante fresque de près de trois mille mètres carrés, réalisée par l’artiste Eduardo Kobra pour les Jeux Olympiques de Rio en août 2016, tapissent un long mur juste en face du bateau. Sur l'œuvre, les cinq continents sont représentés par cinq visages différents expressifs. Notre coup de cœur va à l’Indien Tapajo d'Amazonie brésilienne pour le continent américain. Nous retournons à la cabine pour nous préparer à descendre à terre. Nous avons choisi cette fois de vivre une excursion avec Costa. Nous sortons du navire après treize heures. Une fois sur le quai, la forte chaleur nous enveloppe. Le ciel est maintenant grand bleu. Tout au long du trajet pour sortir du terminal que nous traversons, les chauffeurs de taxi et autres véhicules nous sollicitent pour nous proposer leurs services. Des marchands proposent leurs collections. Un tram décoré passe sur l’avenida Rodrigues Alves. Nous faisons quelques pas alentour, nous admirons une sorte de tunnel rectangulaire spatio-temporel peint au bas d’un gratte-ciel à la façade originale en verre et nous entrons dans le vaste hangar longé par les fresques vues du pont dix où une trentaine de cars sont présents pour accueillir les excursionnistes. Nous prenons place à l’avant après treize heures trente dans le bus 28. La clim fonctionne à fond. Je m’en protège le mieux possible. Le car se remplit. Un père très âgé et son fils âgé manquent de ressortir, car ils veulent être assis côte à côte ; pour les satisfaire une dame change de place et vient s’assoir sur le siège devant Patrick. Marilla, notre guide, se présente. Sa famille est originaire du Portugal.

    Le car démarre à quatorze heures dix. Nous roulons dans Rio. Je pense au film de Philippe de Broca « L’homme de Rio » avec Jean-Paul Belmondo. Je revois en pensée l’épisode dans un hôtel de Rio où le réceptionniste cherche dans sa liste un client du nom de « Rastaquouère » suite à une exclamation d’exaspération d’Adrien ; à l’époque où j’ai vu le film dans mon enfance, je suis entré dans un long fou rire. Je prends des photos depuis la baie latérale du car le mieux possible ; l’avant est obstrué par une paroi. Arrive un temps où je remarque une grande affiche contre un immeuble annonçant que le G20 se déroulera à Rio l’année prochaine. Nous traversons des tunnels sous des collines couvertes de végétation. J’entends un passager qui annonce à la personne assise à côté de lui qu’il a travaillé à Rio dans sa jeunesse. La circulation est dense comme dans toutes les grandes villes. J’aperçois le grand Christ sur la montagne du Corcovado. Nous roulons, nous roulons, nous roulons… dans Rio de Janeiro dont l'aire urbaine totaliserait près de treize millions de personnes ; des villes dans la ville. Des immeubles en tous genres se succèdent sans fin ; la végétation luxuriante leur sert parfois d’écrin. La guide nous invite à regarder la façade bleu ciel d’une ancienne église réputée le long de la place General Alcio Souto. Dans les cinq minutes suivantes, nous voyons comme des cicatrices sur les rochers apparents de la colline de Morro do Cantagalo. Après les pluies interminables et les tempêtes de 1966 et 1967, des piliers blancs en béton de renforcement furent posés pour protéger les maisons et autres constructions de la favela en contrebas, car une partie de la formation rocheuse menaçait de s’effondrer. Les minutes circulent comme nous. Je prends en photo une horloge numérique publicitaire de la société Clear Channel qui indique une température de 30° à quatorze heures quarante-trois. Nous longeons le lac salé Rodrigo de Freitas où l’eau scintille. Le lac s’éloigne. Nous roulons devant l’église de la paroisse Santos Anjos sur l’avenida Afrânio de Melo Franco, qui fête cette année son jubilé de diamant. Plus avant sur l’avenue, je photographie une ribambelle de ballons colorés devant le vaste centre commercial Leblon. Nous arrivons devant les flots. 

    Ugo, le chauffeur du car, prend à gauche. Nous suivons la plage d’Ipanema. La route fait un coude et nous sommes sur l’avenida Atlântica où Mariella attire notre attention sur le gratte-ciel de trente étages du Rio Othon Palace inauguré en 1976. Le groupe hôtelier fut fondé par Othon Lynch Bezerra de Mello (1880-1949), un homme d'affaires, industriel, homme politique brésilien et philanthrope, notamment au sein de ses entreprises. Se destinant à une carrière littéraire, il fut cependant guidé vers le monde des affaires vers l’âge de douze ans par son père José Clementino qui l'envoya en Europe pour apprendre l'anglais et le français, et connaître la vie des entreprises. Nous longeons sur des kilomètres la célèbre plage de Copacabana. À plusieurs reprises, dans de petites stations-service, nous constatons que le litre d’essence revient à un peu plus d’un euro ; le Brésil est un producteur de pétrole. Je parviens à photographier un château de sable dominé par un Christ rédempteur blanc où des mots en portugais souhaitent la bienvenue à Copacabana. Nous roulons depuis plus d’une heure. Marilla annonce un arrêt pour aller sur la plage. Mon regard s’attarde sur l’emblématique Copacabana Palace, un superbe et célèbre édifice blanc de « style années 1930 ». Il fut construit sur l’avenida Atlântica en 1923 à Rio par la famille Guinle, l'une des familles les plus puissantes du pays à la fin du dix-neuvième siècle, qui fit appel à l'architecte français Joseph Gire. Il trône face à l'océan Atlantique devant la non moins célèbre plage de Copacabana. Mistinguett fut la vedette du grand bal d’ouverture. Ce palace, l’un des plus luxueux de Rio de Janeiro et de toute l'Amérique du Sud, a reçu bien des célébrités dont Walt Disney, Marlene Dietrich, Ginger Rogers, Brigitte Bardot, Jayne Mansfield, Paul McCartney, Madonna, Mick Jagger, la princesse Diana…

    Nous marchons sur le sable fin de l’une des plus célèbres plages de la planète, longue de près de cinq kilomètres. Nous prenons des photos pour immortaliser cet instant unique. Patrick me prend en photo devant la colline Ponta do leme. Nous foulons ensuite le large trottoir aux pavés dessinés de vagues. Nous croisons des personnes en maillot de bain, main dans la main pour certaines. Je ressens une sensation de plénitude en voyant tous ces gens détendus et épanouis. Après une quinzaine de minutes à nous promener, nous remontons dans le car à quinze heures trente-cinq. Nous sommes presque au bout de la plage, la route se termine par une demi-boucle ; le car fait demi-tour. Dans les minutes suivantes, nous traversons le Túnel Engenheiro Marquês Pôrto, l’un des plus anciens tunnels de la ville, inauguré en 1949 après trois ans de travaux. Il relie le quartier de Botafogo, riche de plus de cent mille âmes, à Copacabana. Vers seize heures, nous nous arrêtons devant le restaurant Assador Baleia sur l’avenida Infante Dom Henrique pour prendre des photos de la baie. Nous repartons une quinzaine de minutes plus tard.

    Des signalisations indiquent la direction de l’aéroport Santos Dumont qui porte le nom du célèbre aviateur. Nous passons, tour à tour, devant la fresque de l’artiste Hanna Lucatelli intitulée « Haja –Luz », devant l’Alliance Française, devant la Bibliothèque nationale située en face de la Câmara (mairie) Municipal do Rio de Janeiro. Nous passons sous l'aqueduc blanc de Carioca, construit au dix-huitième siècle pour apporter l'eau du rio Carioca à la ville. De nos jours, il supporte une voie du tramway de Santa Teresa. Nous traversons le quartier historique Lapa aux façades colorées. Nous passons au centre-ville devant le Palais impérial, devant les Ventura Corporate Towers sur l’avenida República do Chile, devant l’église Candelária sur la praça Pio X et devant le Musée d'Art de Rio sur la Praça Mauá. Nous sommes près du port. Des maisons colorées blotties entre elles séduisent mon regard le long de la rua Sacadura Cabral. Dans un quartier en ruine, en devenir selon notre guide, avant de passer devant la grande roue, un garçon répond à mon signe assis en hauteur dans l’encadrement d’une fenêtre disparue sur la seule façade restante d’un bâtiment. Nous sommes de retour au port après dix-sept heures. Nous saluons le chauffeur Ugo et la guide Mariella à qui nous confions des cartes postales à envoyer. Nous leur donnons les reais qui nous restent. Nous nous promenons le long du port jusqu’au Museu do Amanhã dont la canopée futuriste offre de prendre de belles photos. En chemin, peinte sur la façade d’un bâtiment désaffecté, nous admirons une fresque de Panmela Castro. Une fleur oiseau de paradis me rappelle la Thaïlande. Nous sommes de retour dans la cabine à dix-huit heures… Dans la soirée, nous prenons des photos du port dans la nuit baignée de lumières ; la grande roue scintille…



















































































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