Premiers pas dans le quartier historique d’Anvers en Belgique…

    Nous sortons de chez nous en début d’après-midi. Nous effectuons quelques courses « logistiques » pour l’appartement chez Zeeman sur Anselmostraat. En chemin, nous traversons les voies du tram bordées par endroits de chaque côté d’une agréable enfilade d’arbres élancés. Nous déposons les courses dans l’appartement et partons faire nos premiers pas dans le quartier historique d’Anvers. Nous passons devant l’hôtel Hilton qui a pris place dans un imposant ancien édifice de caractère classé d'architecture baroque.

    Le Hilton a pris place dans l’ancien Grand Bazar qui faisait partie d’un ancien groupe belge indépendant de grands magasins avec des succursales en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Le premier Grand Bazar de Belgique, à l’instar de celui de Paris, fut ouvert vers 1875 sur la Place Verte à Verviers . Ce premier grand magasin prit feu le 4 décembre 1886, tuant son fondateur, Godefroid Xhrouet. En 1885, une succursale du Grand Bazar ouvrit ses portes sur la Groenplaats à Anvers ; vinrent ensuite les grands magasins à Bruxelles, Gand, Courtrai, Roulers et d'autres villes… La plupart des Grands Bazars furent implantés au cœur des villes dans d’attrayants bâtiments de caractère.

    A proximité du Hilton, sur Groenplaats, je m’attarde devant un petit train de quelques wagons rouges qui parcourt la ville pour faire la promotion de la bière Tipsy. Autre part, des œuvres colorées retiennent l’attention, dont une d’un chat élancé. Nous entrons brièvement dans le nouveau Grand Bazar jouxtant l’hôtel, un centre commercial récent pas encore terminé. Deux flamants roses géants décorent l’atrium principal. Plus tard, nous passons devant un des magasins de l’emblématique chocolatier belge Leonidas. Nous arrivons devant la cathédrale Notre-Dame d'Anvers. Sur l'un des bas-côtés de l'édifice, je m’attarde devant quatre sculptures représentant les bâtisseurs à l’ouvrage de la cathédrale construite durant presque deux siècles, entre 1352 et 1521. La tour nord de style gothique brabançon, qui s’élève à près de cent trente mètres dans le ciel d’azur, représente le joyau flamboyant de la cathédrale. Nos pas nous mènent ensuite sur la Grand-Place d'Anvers où se dévoile la fontaine de Brabo surmontée d'une statue de Silvius Brabo, une oeuvre du sculpteur Jef Lambeaux réalisée en août 1887.

    Silvius, qui prend son élan pour jeter la main d'Antigone dans la proche rivière Escaut, est un soldat romain légendaire. Il tua Druon Antigone, un géant qui demandait un important péage à celles et ceux désirant remonter le cours de la rivière.

    La fontaine se trouve en face de l'Hôtel de ville dont les façades sont parsemées de drapeaux. Nous découvrons la façade de l’Antwerp City Hostel où, en face, Napoléon Bonaparte semble avoir élu domicile en décalage temporel. Plus tard, les minutes nous trouvent, surpris, devant un château au bord de l’Escaut. Il s’agit de la forteresse Steen, le plus ancien édifice d'Anvers, construit il y a environ huit cents ans ; il s'appelait alors le « château d'Anvers ». Het Steen signifie « Le rocher ».

    Les seize heures approchent. Nous allons nous désaltérer au Starbucks sur Groenplaats (Place Verte). Nous prenons place au bord de la terrasse où je peux promener mon regard sur les passants qui défilent. Kelly nous accueille et Jun, un jeune Asiatique, prépare les boissons chaudes. Je remercie Jun par son prénom et il m’offre un radieux sourire. Thé vert matcha et cappuccino sont sirotés dans un plaisant farniente. Le va-et-vient des piétons est continuel. Je vois passer un vieille dame légèrement voûtée, avec une canne, au pas décidés. Nous signalons à une jeune maman, qui peine à faire avancer son attelage en sortant du Starbucks, que la roulette arrière droite de sa poussette allongée occupée par trois bambins a encore son frein.

    Après un temps de détente dans le bien-être, nous prenons la direction de la pâtisserie Goossens sur Korte Gasthuisstraat qui se montrera fermée pour congés au mois d’août. En chemin, sur Eiermarkt, pris d’une impulsion, j’entre dans le magasin d’optique Theo Somers Optics dont la devanture me séduit instantanément. Bernadette nous accueille. Je lui demande si elle peux me changer les plaquettes de la monture de mes lunettes « Diamant », usées après des années de bons et loyaux services. En attendant, je regarde les montures attrayantes et colorées de la marque belge. Je suis séduit par diverses montures colorées. Une autre impulsion m’invite à acheter une nouvelle paire de lunettes. Je jette mon dévolu sur une monture de couleur rouge-grenat dont les deux verres circulaires à la Harry Potter sont surmontés d’une barrette « souriante ». Pendant que Bernadette prépare la commande, je prends quelques photos du magasin coloré. Je me positionne ensuite devant un miroir intelligent qui calcule la dioptrie de ma paire de lunettes actuelles. Nous bavardons en français avec notre hôtesse qui nous parle du fondateur de la chaîne de magasins d’optique : Patrick Hoet. Les magasins portent l’anagramme de son nom de famille.

    Patrick Hoet, né en 1952, créateur de lunettes, issu d'une famille brugeoise de créateurs de lunettes, anime la cinquième génération consécutive. En 1987, il fonde avec Wim Somers d'Anvers la compagnie Theo, une anagramme de Hoet. Ils se sont fait remarquer sur plusieurs salons professionnels et ont percé à l'échelle internationale. Le premier magasin a été ouvert il y a environ quarante-cinq ans à Bruges où est né le créateur. Patrick fabrique des lunettes pour Elton John et bien d’autres célébrités de par le monde…

    Une trentaine de minutes s’envolent agréablement. Nous remercions chaleureusement Bernadette pour son accueil cordial et pour sa disponibilité. Nous revenons ensuite chez nous après un passage chez Aldi pour acheter quelques viennoiseries pour le dîner. En chemin, une magnifique rose rose embellit mon regard…