lundi 22 juillet 2024

Vizcaya, le somptueux palais vénitien de James Deering...

    Aaron nous accueille au Whole Foods Market en fin de matinée. Nous déjeunons à la terrasse. Après le repas, nous prenons le Metrorail aérien à la station Government Center. Nous descendons à la station Vizcaya où une superbe fontaine se dévoile. Une passerelle aérienne coudée nous permet de traverser la longue avenue Miami. Une autre passerelle descend en zigzaguant dans la végétation luxuriante vers notre destination. Des paons se laissent admirer. Nous arrivons à la villa Vizcaya blottie dans un écrin au bord de la baie de Biscayne. Les gratte-ciel de Miami se dressent en arrière-plan. Ils étaient inexistants il y a une centaine d’années quand James Deering décida de construire une villa de rêve pour y séjourner en hiver. Nous sommes sous le charme du domaine qui supporte vaillamment le poids des années. Une rénovation générale serait la bienvenue.

    James Deering (1859-1925), célibataire toute sa vie, était vice-président de l'entreprise familiale, International Harvester, premier fabricant de machines agricoles aux États-Unis vers 1900, dont il hérita avec son demi-frère Charles et sa sœur Marion. James possédait des maisons à Chicago, New York et Paris. Il voyageait beaucoup et passait souvent les hivers en Floride. La ​​construction de la villa Vizcaya, qui tient son nom d'une province espagnole, dont l'architecture s'inspire de la Renaissance italienne de la Vénétie et de la Toscane, commença en 1912. James s'y installa le jour de Noël 1916. Il arriva dans sa magnifique propriété à bord de son yacht, le Nepenthe, sorti début décembre des chantiers de la société de construction navale John H. Mathis & Company basée à Cooper Point à Camden dans le New Jersey. Le yacht accosta le long de la caravelle en pierre [un navire à voiles inventé par les Portugais en 1430 adapté aux longs voyages] située devant l’entrée arrière de la villa entre le kiosque romantique et le ponton en pierre accessible par un petit pont vénitien. De nos jours, la caravelle et ses sculptures subissent les intempéries et se désagrègent lentement. James faisait régulièrement des croisières de sept à dix jours sur son yacht... jusqu'à sa mort en 1925 sur le paquebot à vapeur City of Paris, de la compagnie Ellerman Lines, en route vers les États-Unis. James résida à Vizcaya de fin novembre à mi-avril environ. Durant ces périodes, il recevait des invités célèbres du monde entier. Dans les années 1910, la population de Miami avoisinait les dix mille habitants et il fallut employer plus de mille personnes pour réaliser la construction. Les jardins de l’époque était plus étendus qu’aujourd’hui. James possédait un domaine agricole avec des pâturages autour de la villa et était autonome pour la vie de tous les jours. En 1922, le vaste domaine comprenait de grands lagons et des îles au sud de la côte de la villa.

    Nous visitons les jardins et la magnifique villa riche d’œuvres d’art et de vitraux, aux somptueux murs, plafonds et portes. Le patio central, ouvert sur le ciel, a été couvert après l’achat de la villa par la ville de Miami. Nous nous attardons devant la pièce du système téléphonique de Vizcaya équipé d’un téléphone à cadran rotatif, le premier du comté de Miami Dade. Un ascenseur Otis se dévoile. James l’avait prévu au cas où il terminerait sa vie dans un fauteuil roulant. Dans les jardins, la terrasse centrale panoramique, embellie d’une fontaine à cascades, bénéficie d’accès inclinés pour l’éventuel fauteuil roulant ; une photo de 1940 montre une partie du domaine depuis le ciel. Un clavecin, une harpe, un orgue participent à la beauté de la villa dotée d’une véranda intérieure qui entoure le patio. Une grande peinture représentant James est présente au premier étage dans le bureau du philanthrope et collectionneur.

    Après des instants de magie et de magnificence, nous quittons le domaine. Deux heures se sont envolées plaisamment durant la visite. Ce lieu est à découvrir avant de mourir, comme vous y invite Patricia Schultz dans son livre « Les Mille Lieux qu’il Faut Avoir Vus Dans Sa Vie ». Nous retournons à la station pour prendre le métro aérien qui nous dépose à la station Brickell. Plus tard, Zach nous accueille au Starbucks du Brickell City Centre où des instants de détente s’offrent à nous, l’esprit onirique baigné de l’éclatante beauté du palais vénitien de James, le Grand Gatsby de Floride…

































































































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