Nous sortons après le repas. Nous allons sur Paradise Island qui semble être devenue une prison pour gens fortunés. Nous payons deux dollars pour accéder sur l’île en traversant un des deux ponts (le second étant pour le retour). Nous peinons à nous garer pour aller découvrir le cloître français, dans les Jardins dits de Versailles de l’île, qui provient d'un monastère augustin du quatorzième siècle siècle, démantelé et importé d'Europe en son temps par le milliardaire William Randolph Hearst (1863-1951) dont nous avons visité le château en Californie durant l’été 2005. Le cloître fut acheté en morceaux auprès de la succession de Hearst par Huntington Hartford (1911-2008) qui possédait Paradise Island. Milliardaire également, Huntington fut l’héritier du groupe des supermarchés A&P qui comptait à un moment donné quelque seize mille magasins aux États-Unis. Ce fut en son temps le plus grand empire de vente au détail au monde… à l’image des Walmart de nos jours. Huntington fit réassembler le cloître pierre par pierre sur l’île, comme la pièce maîtresse de ses jardins dits de Versailles.
Nous bravons l’interdit pour le visiter, car désormais seuls les clients séjournant au Four Seasons Ocean Club peuvent profiter d'un accès illimité aux jardins de Versailles et au cloître français ; tout autre quidam est considéré comme persona non grata et chassé comme un malpropre s’il est surpris par un garde de la sécurité. Il faut montrer « patte blanche » un peu partout sur l’île qui se privatise ; elle était totalement libre d’accès en 2009 et 2016 lors de nos précédentes venues. Ce système de privatisation est malsain et à l’opposé d’un monde d’unité libre de toute frontière. La séparation l’emporte sur l’île comme dans bien d’autres endroits sur Terre. Les complexes privés d’habitations en sont un bon exemple, comme celui où vivent nos amis Alex et Irina en Floride. L’argent est le maître sur Paradise Island. Les clients fortunés et ceux qui dépensent sans compter sont les esclaves de ce système qu’ils cautionnent en venant sur l’île. Ce matin, nous avons regardé le prix d’une chambre à l’hôtel Atlantis, qui en compte plus de deux mille trois cents, pour voir si le tarif était inférieur à celui des deux passes journaliers additionnés, soit un peu plus de quatre cents dollars. La chambre la moins chère revenait à plus de mille deux cents dollars… et nous sommes en basse saison !
Après la découverte du cloître, où nous avons eu la chance d’être seuls, nous allons sur la Cabbage Beach. Un parcours du combattant commence pour trouver une place pour se garer. Nombre de rues sont privatisées et se terminent en cul de sac. La Kia est finalement stationnée le long de Casino drive, proche du Cabbage beach Public Access, le seul accès à la plage libre à tout un chacun. Je marche environ trente minutes aller retour sur le sable blanc jusqu’à l’entrée du complexe Atlantis, accessible avec ce fameux passe journalier à plus de deux cents dollars par personne si vous n’êtes pas client. Dans les années de liberté, nous avions découvert notamment l’immense aquarium marin. De retour vers Patrick qui m’a attendu à l‘ombre d’un arbre, nous tentons d’aller au village de l’île visité dans le passé.
Bloqués pour se garer, bloqués
pour trouver le village, où nous sommes allés en 2009 et 2016, de guerre lasse,
nous quittons l’île. Je trouve cette nouvelle vie sur l’île
totalement absurde. Les tarifs des hôtels sont devenus exorbitifs. Nous allons au Starbucks
pour des instants de liberté et de farniente dans le café. Tout un chacun peut
entrer et s’asseoir sans consommer. Plus tard dans l’après-midi, Patrick m’annonce le décès de Shannen Doherty, alias Prue
Halliwell dans la série fantastique Charmed de 1998 à 2001. Elle est morte
hier. C’était mon actrice préférée dans la série…
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