samedi 13 juillet 2024

Edwin Charles Moseley et Mary Keightley Doyle...

    Après le repas, pirates d’un jour, nous allons écumer les alentours du port. Après l’abordage des Escaliers de la Reine et du fort Fincastle, à l’envergure insignifiante, nous allons surprendre la bibliothèque de la ville et le palais du gouvernement où, à notre approche, la statue de Christophe Colomb prend la poudre d’escampette ; seul reste son piédestal. Plus tard, nous faisons trembler les trésors du musée National Art Gallery of the Bahamas où Conica nous accueille et diminue le tarif du second billet devant notre charisme charmeur. Des œuvres d’artistes Bahamiens se dévoilent. Après un temps de découverte, nous reprenons le large pour d’autres aventures…

    Après l'accession au poste de gouverneur du libéral Sir James Carmichael-Smyth en 1829, la dissidence s'éleva à Nassau sur la question de l'émancipation. Deux années plus tard, une section pro esclavagiste de la communauté soutint George Biggs dans la création du journal The Argus afin de promouvoir ses vues anti-émancipatrices. Six ans plus tard, Edwin Charles Mosley (1812-1885), un journaliste qui travailla au Times de Londres, arriva à Nassau pour prendre ses fonctions de rédacteur en chef de The Argus. Toutefois, Edwin trouva la politique du bihebdomadaire si critiquable qu'il refusa tout net d'en devenir le rédacteur en chef. À l’aube des années 1840, Edwin épousa Mary Keightley Doyle Moseley (1824-1861) qui lui donna dix enfants lors des vingt ans qui suivirent. Durant les premières sept années, il subvint aux besoins de sa famille en devenant professeur à la King's School de Parliament street, située dans ce qui est aujourd'hui le terrain de l'ancien Royal Victoria Hotel. Les citoyens, qui partageaient les opinions antiesclavagistes d’Edwin, l'exhortèrent à créer un journal pour exprimer ses opinions et les leurs. Dès lors, le Nassau Guardian parut pour la première fois le samedi 23 novembre 1844.

    Mary, fille du capitaine Edward Doyle et d'Annabella Amelia Yonge Doyle, décéda en couches le samedi 16 novembre 1861 à l'âge de 37 ans en donnant naissance à son dixième enfant, Charles Moss qui décéda six semaines plus tard.

    Edwin, devenu juge de paix, fit construire une magnifique maison de caractère, embellie de vérandas, pour sa grande famille. Elle abrite de nos jours la National Art Gallery of The Bahamas que nous avons visité cet après-midi. Edwin décéda à Nassau le vendredi 29 mai 1885, dans sa soixante-quatorzième année. Il fut enterré au cimetière de l'église St Matthew. Son fils Percival hérita du journal et devint rédacteur en chef à son tour. Toutefois, contre toute attente, Percy décéda moins de deux ans après la mort de son père.

    Sa nièce, Mary Frances, la fille d’Alfred Edwin, l’un des fils du fondateur, devint alors la nouvelle propriétaire du Nassau Guardian et rédactrice en chef, et ce durant une cinquantaine d’années. Lors de la Première Guerre mondiale, Mary œuvra en Angleterre pour son pays. Pendant son absence, elle confia la gestion du journal à son frère Daniel. En 1952, un groupe d'hommes d'affaires et de professionnels de Nassau l’approchèrent pour lui proposer de lui acheter le Guardian. Elle accepta. Mary décéda le jeudi 19 janvier 1961 à l'âge de 81 ans.

    Les nouveaux propriétaires du journal tentèrent, sans succès, de transformer le journal en un média de propagande pour promouvoir leurs vues politiques. Ils perdirent le respect du public qui tourna le dos au Guardian dont le prestige déclina. Après les élections générales de 1967, qui portèrent le Parti libéral progressiste au pouvoir, les propriétaires du Guardian acceptèrent une offre d’achat de John S. Perry Jr. qui possédait une série de journaux en Floride dont le Palm Beach Post.

    John restaura la ligne directrice du fondateur. Sous sa direction, la société prospéra de nouveau. John est connu pour être le pionnier de l'introduction d'ordinateurs pour la production automatisée de journaux dans les salles de composition. Ses intérêts se portèrent aussi sur les énergies renouvelables et sur la recherche marine. En 1984, avec quinze millions de dollars, il fonda le Caribbean Marine Research Centre sur l'île Lee Stocking dans l’archipel des Exumas.

    Le dimanche 20 janvier 2002, le Guardian Nassau devint un journal entièrement détenu par des Bahaméens. John vendit alors ses parts à un groupe d’hommes d’affaires dont les propriétaires actuels Emanuel Alexiou et Anthony Ferguson. Le Guardian est le plus ancien et le journal le plus connu de l’histoire des Bahamas…















































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