Nous sortons du motel avant midi pour aller déjeuner au Whole Foods Market. À la caisse, où Kathy scanne nos achats, nous bavardons avec Vanessa, la cliente après nous, une Américaine aussi grande que moi, dont la mère est française. Elle a vécu un road trip en France avec un ami qui est né en… Haute-Savoie. Elle prend en photo sur l’écran de mon iPhone la page de couverture de mon roman Apavudia dont je lui ai parlé suite à notre échange à propos de l’inutilité des frontières et des contraintes liées qui pénalisent bien des êtres humains. Après le déjeuner dans la salle, je souhaite un bel après-midi à Kathy, assise à une table, en pause. Nous passons à l’hôtel avant de nous rendre en voiture au Missouri Botanical Garden.
Un jour du printemps 1819, Henry Shaw, un Anglais de dix-huit ans récemment débarqué dans la ville fluviale de Saint-Louis pour ouvrir une entreprise de vente de quincaillerie et de couverts, entreprit un voyage d'une demi-journée à cheval hors de la ville. Il découvrit un terrain surélevé surplombant une prairie couverte de hautes herbes luxuriantes qui ondulaient sous une douce brise. Saint-Louis prospéra, la population de la ville augmenta et les activités de Shaw se développèrent pour inclure des investissements dans les produits agricoles, les mines, l'immobilier et les fourrures. Au fur et à mesure que la fortune de Shaw grandissait, il résolut de faire un présent à sa ville d'adoption. Le succès commercial de Shaw lui procura une fortune substantielle qui lui permit de prendre sa retraite en 1840 à l'âge de trente-neuf ans. Au cours de la décennie en cours, il voyagea souvent aux États-Unis et en Europe tout en continuant d'acheter des propriétés, dont celle qu'il avait vu lors de sa venue à Saint-Louis. Il fit construire dans la prairie une maison de campagne connue sous le nom de Tower Grove House. Lors d’un voyage à l'étranger, il vit la Grande Exposition à Londres, qui se déroula du 1er mai au 15 octobre 1851, il parcourut les magnifiques jardins de Chatsworth. De retour à St. Louis, Henry commença le développement de la propriété entourant sa maison de campagne dans le dessein d’offrir aux habitants de Saint Louis un jardin comme les grands jardins et domaines qu’il vit en Europe. Grâce à ses actes de philanthropie, Henry apporta un soutien considérable au développement de nombreuses institutions de Saint-Louis. Il offrit également à sa ville d’adoption le Tower Grove Park qui jouxte le jardin botanique du Missouri qui ouvrit ses portes au public en 1859, trente ans avant la mort de son illustre fondateur…
L’entrée du jardin botanique pour un senior étranger à la ville est à seize dollars au lieu de quatre dollars pour un citadin. Nous découvrons le jardin botanique très étendu. Un orage éclate avec éclairs et coups de tonnerre. Nous nous réfugions dans le dôme géodésique du jardin exotique Climatron Conservatory, ouvert au public en octobre 1960, où la magnificence de la nature équatoriale se déploie dans toute sa grandeur. Nous nous promenons sous la canopée d’une forêt tropicale humide. Des œuvres du génial Dale Chihuly, découvertes pour la première fois à Seattle en 2016, apparaissent dans la végétation luxuriante. Nous passons derrière le rideau aquatique d’une cascade. Après l’averse, le ciel s’éclaircit, l’astre solaire apparaît, des perles de pluie baignées de clarté embellissent les fleurs et les feuillages. Nous entrons tour à tour dans le jardin chinois, dans le jardin ottoman et dans le vaste jardin japonais où les oiseaux chantent. La beauté nous accompagne tout au long de notre présence dans le jardin botanique. Les seize heures sont passées quand nous retournons au motel créé à l’origine vers la fin des années cinquante par l'hôtelier Norman K. Probstein. Le ciel est à nouveau grand bleu après l’orage. Nous allons au proche Starbucks pour nous désaltérer avant de vivre notre dernière soirée à Saint Louis…
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