Nous quittons San Antonio avant dix heures. Des nuages vagabondent dans le ciel bleu sous les rayons du soleil. Le trafic est soutenu. D’autres autoroutes sont en cours de construction dans le ciel ; le spectacle est fascinant. Le monde de la voiture est loin de se terminer. À mi-parcours, à San Marcos, je passe le volant à Patrick devant un Taco Bell. Depuis que nous roulons, des constructions en tous genres se succèdent tout au long de l’autoroute ; la périphérie de San Antonio semble se prolonger à l’infini. Presque une heure après le départ, au niveau de la ville de Kyle, les premières étendues d’arbres se signalent. Le trafic se ralentit au niveau de la ville de Buda. Les vastes bâtiments de l’entreprise Krannich Solar se dévoilent sur la droite. À une quinzaine de kilomètres de notre destination, nous roulons dans Austin South. La ville semble aussi étendue que celle de San Antonio. Le trafic, déjà dense, s’intensifie et se ralentit. La température extérieure dépasse les 32 degrés. Nous arrivons à onze heures trente au Whole Foods Market sur le boulevard Lamar. La Chevrolet est garée dans le vaste parking souterrain situé sous le supermarché de belle envergure. Nancy nous accueille à la caisse. Nous déjeunons sur la terrasse. Après le repas, Sheryl nous indique où sont les toilettes ; le supermarché est immense.
Après le repas, nous allons découvrir l’hôtel emblématique Driskill sur Brazos street. En chemin, des fresques retiennent l’attention. Un éléphant surprend par sa présence hors du temps. Je suis sous le charme de l’hôtel à l’architecture magnifique. Une Ford bordeaux d’un autre siècle est stationnée devant l’entrée. L’intérieur de l’hôtel est aussi captivant que l’extérieur.
Jesse Lincoln Driskill est né en 1824 au Tennessee. A l’âge de vingt-cinq ans, il arrive au Texas via le Missouri. Huit ans plus tard, il se lance dans l’exploitation du bétail. Les années passent, il se marie. En 1869, Jesse Driskill déménage avec sa femme Nancy Elizabeth Jane Day, ses quatre filles et ses deux fils, à Austin, la métropole la plus occidentale de l'État à l'époque. Jesse a déjà gagné et perdu une fortune pendant la guerre civile en vendant du bétail à la Confédération durant laquelle il reçoit le titre honorifique de « Colonel ». Trois années plus tard, les élections à l'échelle de l'État établissent définitivement Austin comme capitale du Texas. En 1880, le colonel Driskill est un riche baron du bétail, un homme d'affaires établi et un leader civique actif connu dans toute la région. Il décide de construire un grand hôtel luxueux dans sa ville d'adoption d'Austin qui rivaliserait avec les palais de New York, Chicago, Saint-Louis et San Francisco. Six ans plus tard, le journal Daily Statesman annonce l'inauguration de l’hôtel Driskill, présenté fièrement comme « l'un des meilleurs hôtels de tout le pays ». Le coût total de la construction avoisine le demi million de dollars, soit l'équivalent de près de cent millions de dollars de nos jours. Moins de deux semaines après l'inauguration, The Driskill organise son premier bal inaugural pour Sul Ross, le gouverneur du Texas nouvellement élu. Une tradition s’installe. Les bals des gouverneurs futurs sont tous organisés dans le prestigieux hôtel de Jesse… En mai 1890, le colonel meurt d'un accident vasculaire cérébral. Quatre mois plus tard, un portrait grandeur nature du créateur du Driskill préside dans le somptueux hall d'entrée... Le fleuve du temps coule. En septembre 1934, Lyndon Baines Johnson, un aspirant politicien texan, rencontre sa future épouse, Lady Bird, pour leur premier rendez-vous, au restaurant du Driskill. C'est le début d'une histoire d'amour qui durera toute une vie entre The Driskill, le futur président et première dame des États-Unis…
Nos pas nous mènent ensuite vers le Capitole. Divers bâtiments attrayants se distinguent dans le paysage urbain. Nous passons devant un cireur de chaussures. Nous nous promenons dans l’écrin de verdure du Capitole, riche de sculptures variées. En revenant à notre point de départ, en suivant un autre chemin, nous découvrons un grand cow-boy à cheval très coloré, la Millett Opera House qui abrite un club privé, et trois superbes maisons du passé qui traversent fièrement les années. À une courte distance des belles dames, un gratte-ciel aux cubes superposés en décalé et en équilibre précaire semble être un rescapé du futur qui a été déstructuré en traversant un portail temporel. La température avoisine les 35 degrés et les zones à l’ombre sont rares, le soleil étant encore au zénith. Une rivière ombragée traverse le centre-ville dans une illusion de nature verdoyante. Nous allons étancher notre soif au Starbucks situé en face du Whole Foods. Marianna nous accueille. Je sirote un thé vert Matcha avec plaisir. Patrick se désaltère avec un cappuccino grandé. Les minutes nous offrent un temps de détente dans la salle agréablement climatisée. Les suivantes nous trouvent au Whole Foods pour acheter un gallon d’eau. Nancy, nouvelle caissière en apprentissage, nous accueille une seconde fois. Nous bavardons. Son meilleur ami d’enfance, Pierre, est parisien. Elle a perdu le contact mais il vit dans son cœur.
Nous nous rendons ensuite dans un site de beauté. En route, nous passons devant Juliett, un village de camping-cars pour vacanciers presque au cœur de la ville. Josh nous accueille au Zilker Botanical Garden. Le jardin se promène dans le temps sur des collines qui surplombent le centre-ville parsemé de gratte-ciel. Un dinosaure se dévoile. Les écureuils s’épanouissent. Nous flânons au gré de notre fantaisie. La quiétude du lieu contraste avec le rythme trépidant de la circulation automobile. Nous quittons le jardin vers dix-sept heures. Nous prenons la direction de notre hôtel. Nous sommes noyés dans une mer de voitures. À un moment donné, nous sommes entourés de bretelles enchevêtrées qui s’élancent dans le ciel dans une superposition ahurissantes. Pooga nous accueille au Quality Suites sur Saint Elmo road et nous attribue la chambre 309…
Nous recevons à vingt heures huit, une alerte
d'urgence du National Weather Service :
avertissement d’orages violents dans notre
zone avec de la grêle destructive, les grelons pouvant atteindre la taille
d'une balle de baseball. Abritez-vous dans un bâtiment solide, loin des
fenêtres. Les personnes et les animaux à l’extérieur seront gravement blessés…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
André et Patrick auront plaisir à lire vos impressions sur le blog...