samedi 4 mai 2024

De Lubbock à Sweetwater au Texas...

    Nous quittons le Quality Suites vers neuf heures trente. Je restitue les deux cartes magnétiques de la chambre à Aschley à la réception qui me dit bye-bye avec un grand sourire. La pluie tombe. Patrick stationne la Chevrolet sous la marquise pour mettre les derniers bagages dans le coffre. Je m’installe au volant. Nous allons dans un proche Walmart. Aussi grand que celui d’hier, nous avons l’impression d’être dans le même magasin. Tout est configuré à l’identique. Lashauna nous accueille à la caisse. Je la sens baignée d’une certaine tristesse empreinte de résignation. Travailler dans ce gigantesque supermarché est sûrement loin d’apporter de l’épanouissement. À la sortie, Joanne vérifie que le gallon d’eau tenu dans mes bras sans sachet a bien été payé. Patrick sort le ticket de caisse de son calepin et lui montre. Elle dit ensuite : « Sorry about that ». Le contrôle s’est effectué dans la bonne humeur avec des sourires réciproques.

    Nous partons vers l’étape suivante sous la pluie, tantôt discrète, tantôt fougueuse. À un moment donné je ralentis, car la chaussée disparaît presque à mes yeux tant le pare-brise est noyé sous la pluie jaillissante. Nous sommes toujours en plaine mais à une altitude de 2300 pieds, soit 700 mètres. Des éoliennes se dévoilent dans le paysage, certaines sont en partie cachées par les nuages. Régulièrement, nous voyons des pompes à pétrole, certaines en action, d’autres au repos. Presque à mi-parcours, nous prenons de l’essence dans une station d’essence CEFCO dans la bourgade de Post. Patrick me remplace au volant. J’effectue des recherches sur notre destination. Je trouve le Pioneer Musem, une possibilité de visite en raison de la pluie.

    Nous arrivons à destination à midi. La pluie est aussi présente à Sweetwater. C’est la seconde journée pluvieuse depuis notre débarquement à Los Angeles. Nous garons la voiture le long du parc Fraley. Nous pique-niquons sous un abri pourvu de tables aux bancs attenants. Un chien vient nous rendre visite. Il s’assoit sur son arrière-train et attend. Il nous regarde et doit probablement guetter quelque pâture. Il s’en va comme il est venu. Après le repas, nous traversons le parc sous la pluie pour revenir à la voiture. Nous entrons dans le gps l’adresse du musée Pioneer. En chemin, mon impression de ville déserte se prolonge. Nombre de maisons sont délabrées. De grands espaces sans rien s’intercalent un peu partout. Les piétons sont absents. Seuls les véhicules qui roulent et les diverses stations service témoignent que la ville est habitée. La pauvreté semble être le lot de bien des citadins. Contre toute attente, le musée, présent dans une belle maison à colonnade, est fermé malgré les heures de visite entre onze et quinze heures. Je me contente de quelques photos dont deux prises au travers du vitrage de la porte d’entrée.

    La Ragland House a été construite en 1906 pour le juge Robert Augustus Ragland (1858-1938), son épouse Luella Maddox Ragland (1870-1929) et leurs quatre enfants Gussie, Carl, Preston et Belle Bernice. A la mort du juge, la maison est achetée par son petit-fils Carl junior. Une dizaine d’années plus tard, il la loue à une entreprise funéraire dirigée par un certain Patterson qui ajoute une chapelle à l'arrière de la maison au milieu des années soixante. En 1976, le petit-fils du juge fait don de la maison et de la chapelle à la ville de Sweetwater et au comté de Nolan pour abriter le Pioneer Museum.

    Nous décidons d’aller chez le libraire Argos Brewhouse & Bookseller sur Oak street. Contre toute attente également, le libraire est fermé, définitivement au regard de la façade à l’abandon. Nous tentons ensuite d’aller chez Doris's Sweet Shop sur Lewis Front street. Une maison est présente au numéro 208, mais le salon de thé semble avoir disparu. La maison à côté au numéro 204 est fermée. Du triply obstrue une grande fenêtre. J’aperçois sur le côté gauche un RV, un Recreational Vehicle, l’appellation générale pour les camping-cars aux tailles et formes très variées aux Etats-Unis. Le loquet de la boîte aux lettres a disparu et le volet est grand ouvert ; l'énigme de cette maison restera à élucider. Nous décidons alors d’aller au Scooter's Coffee sur l’avenue Georgia. Au bout de la rue Lewis, Patrick est amené à faire demi-tour, car un cours d'eau aux flots abondants traverse la route ; surprenant ! Je vois en décalé en face de chez Doris, un homme et une femme dehors qui se préparent un barbecue malgré la pluie. La femme nous regarde passer, sans aucune expression sur le visage. Leur maison semble réclamer des réparations, au minimum. Arrivés chez Scooter, nous constatons que le café est uniquement un service de drive, c’est-à-dire, un service de retrait au volant d’un véhicule. Une dernière tentative nous amène au Nolan County Plaza, un centre commercial sur l’avenue Broadway qui s’avère être simplement un alignement de magasins pourvus d'un grand parking. 

    Les quinze heures approchent. Nous mettons le cap sur le motel réservé hier soir sur Booking. Veronica nous accueille au Microtel situé en bordure de la North Interstate 20. Elle nous attribue la chambre 208. Courtoise, souriante et avenante, c’est un plaisir de la rencontrer après ces errances dans la ville fantôme…





























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