vendredi 3 mai 2024

De Amarillo à Lubbock au Texas...

    Nous quittons l’hôtel après neuf heures trente. Les minutes suivantes s’étonnent de nous trouver au milieu de nulle part devant une dizaine de Cadillac. Comme tombées du ciel, lâchées par le tourbillon d’un cyclone, les célèbres voitures emblématiques d’une époque révolue sont fichées en oblique dans la terre dans une enfilade impressionnante de charme. Au fil du temps, des mains d’artistes anonymes ont habillé les séduisantes épaves de motifs variés colorés. Nous déambulons plaisamment autour de ces dames de fer qui se plaisent à ressembler à des variantes du personnage Arlequin de la commedia dell'arte. Le chemin de terre qui mène aux Cadillac est parsemé de peintures et d’écrits variés nés des doigts de visiteurs. Nous nous attardons pour nous imprégner de la magie qui se dégage de ces objets inanimés ; Alphonse de Lamartine dans ses Harmonies poétiques écrivait : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ? ». Je pense à l’imposante Cadillac blanche DeVille décapotable conduite par Bourvil dans le film « Le Corniaud ». La première Cadillac a vu le jour en 1902, elle fut présentée au Salon de New York un an plus tard. Je pense aussi à Graceland à Memphis au Tennessee où nous avions admiré la Cadillac rose d’Elvis Presley. Le non moins célèbre Al Capone en possédaient une. La marque au diamant avait de quoi séduire. Après des minutes intemporelles, nous allons faire des courses dans un proche Walmart. Un arrêt imprévu nous offre de découvrir trois Cadillac avec des ailerons, exposées au bord de la route, dont une peinte en rose, le modèle Eldorado rose de 1959 qui emporte ma préférence. Je suis sous le charme et je pense aux trois voitures américaines du début des années soixante achetées par mon père Claudius.

    Doug nous accueille à la caisse au supermarché Walmart. La cliente suivante, une dame élégante dont les boucles d’oreilles me plaisent, aide une dame obèse en fauteuil roulant à déposer ses achats sur le tapis roulant. Nous partons vers l’étape suivante. Je conduis en ligne droite. Le paysage est noyé dans le brouillard. De temps à autre, des trains immobiles se signalent. Vers onze heures trente, je passe le volant à Patrick. Le brouillard commence à se lever. À Plainview, je vois l’église Abundant Grace Church [Église de la grâce abondante]. Plus avant, l’impressionnante usine MaSeCa captive les regards par son gigantisme devant un train arrêté sur des rails.

    Maseca est l'une des nombreuses marques de Gruma (Grupo Maseca®), une entreprise mexicaine fondée en 1949 par Don Roberto Gonzalez Barrera qui rêvait de révolutionner la culture du maïs et la façon d'apporter un ancien aliment de base du Mexique, la tortilla, à la table des tous les foyers du monde. Le rêve est devenu réalité. Le siège social de Gruma est situé dans la ville de Monterrey, dans l'État de Nuevo Leon, au Mexique. Le groupe possède dix-sept usines de fabrication de farine de maïs masa au Mexique et six aux États-Unis dont deux au Texas. Gruma est présente dans plus de cent pays à travers le monde.

    Nous dépassons sur la gauche un autre train où se lisent les lettres BNSF [Burlington Northern Santa Fe] sur les deux locomotives. Le ciel se dégage et le soleil pointe son nez. Nous arrivons à Lubbock à midi passé. Nous pique-niquons dans le parc Clapp sur l’avenue University. Durant le repas, les chants d’oiseaux et le roucoulement des tourterelles se laissent entendre. Après le repas, nous allons découvrir le Municipal Garden Arts Center and Arboretum de Lubbock situé à côté du parc. Nous nous promenons agréablement le long des chemins dessinés parmi les arbres à la magnifique ramure et les fleurs épanouies. Un kiosque, une tonnelle et autres embellissement apportent des notes de séduction à l’arboretum.

    Après des instants de bien-être, nous allons visiter le American Windmill Museum sur Canyon Lake drive. Jason nous accueille dans le plus grand musée des moulins à vent au monde. Nous payons douze dollars pour les deux entrées. Billie Wolfe, une professeure d'économie domestique du Texas, qui aimait les vieux moulins à vent, pensait qu'ils méritaient un musée, car les colons des Prairies n'auraient pas pu survivre sans eux. « La Première Dame du moulin à vent » est décédée en 1997, quelques mois avant l'ouverture du musée. Nous nous promenons parmi plus de cent soixante-dix moulins à vent, rares et restaurés. Les moulins à vent vivaient en étroite collaboration avec les trains. Nous découvrons un immense circuit de trains miniatures où des trains circulent en continu dont un train appartenant au cirque Barnum. Il montrait le plus grand spectacle au monde dans une centaine de villes aux USA par an, grâce au train qui véhiculait tout le cirque, animaux, artistes et employés. Tout autour du circuit, d’autres miniatures liées au passé des trains et des moulins à vent se dévoilent. Je prends nombre de photos au gré de ma séduction. Une voiture ancienne donne une note de charme au musée.

    A seize heures trente, les minutes nous trouvent autre part dans la ville dans un Starbucks sur la longue avenue Université. Kevin nous accueille. Thé à la pêche et cappuccino sont sirotés. Après des instants de détente et d’ouvrage sur Internet, nous allons au Quality Suites sur South Loop 289. Margie, une petite dame courtoise et efficace, nous accueille. Elle nous attribue la chambre 214. Sur son smartphone, elle traduit en français les informations nécessaires. Chapeau ! Nous nous installons après cette belle journée de découverte sous le ciel d’azur de Lubbock…



























































































































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