Splendeur et émerveillement dans les canyons de l’Arizona à bord d’un train du Verde Canyon Railroad…

    Nous arrivons à onze heures quinze au Verde Canyon Railroad sur north Broadway, dans la vallée verte à Clarkdale. Dana nous accueille et nous remet nos billets de train. Au buffet, Aschley prend la commande végétarienne du déjeuner, inclus dans les billets, et Liesl nous donne le sachet du repas. Nous mangeons sur une des terrasses le long de la voie ferrée. Un fort vent souffle. Le soleil brille. Le ciel est d’azur. Des petits nuages cotonneux se promènent distraitement. Une salade de penne, dés de tomate et lamelles d’oignon accompagne un veggie burger à la galette de champignons et fromage. Après le repas, nous promenons le long de la voie ferrée. Tous les wagons portent un nom différent comme Phœnix, Flagstaff… Nous visitons le musée du train qui a pris place dans un vieux wagon. Je lis un résumé sur la vie de Hobo Joe. Nous marchons d’un bout à l’autre du train qui comporte une vingtaine de wagons dont certains panoramiques avec des bancs en bois disposés de part et d’autre du paysage. La locomotive 1510 de couleur turquoise est décorée d’un aigle royal. Les cheminots Byron et Rob nous indiquent l’endroit où monter à bord du train. Nous prenons place dans le wagon Sycamore où nos places sont retenues. Neel, l’animateur de notre wagon, souhaite la bienvenue aux passagers du train de l’aventure.

    Le départ peu après treize heures est célébré avec des coupes de champagne. Je prends plaisir à être sur le wagon panoramique, partiellement à ciel ouvert. Par moments, la beauté du paysage est à couper le souffle. Un couple accoudé à la balustrade semble venir du passé de part ses vêtements d’une autre époque. Le fond sonore né des grincements des freinages et du déplacement du train sur les voies, au tangage et au roulis cadencés, à la mélopée rythmée et monotone du patam-patam des raccords de rails, nous accompagnent plaisamment. À un moment donné, un beau papillon au jaune dominant se promène sur le wagon ouvert. Patam-patam… Nous traversons un tunnel dans les rochers. Dans la nuit noire, je vois les lumières des écrans des smartphones qui guettent la sortie ; insolite ! La couleur ocre rouge domine dans les rochers tout au long du parcours.

    Un peu avant quinze heures, le train s’arrête sur la voie. Rob donne des informations historiques. Nous sommes sortis des canyons et le train va faire demi-tour. La sirène retentit. La locomotive nous double pour se positionner de l’autre côté du train. Une ancienne mine de fer se signale au bas d’une montagne. Le train servait à apporter le minerai dans une usine qui se trouvait près de la gare de départ. La crise de 1929 et un avion qui s’est écrasé sur l’usine ont mis fin à l’exploitation de la mine. Le train repart à quinze heures dix. Nous repassons devant nombre de cathédrales de pierre façonnées avec le temps de manière unique. Patam-Ppatam… La beauté est la passagère clandestine qui rayonne  tout autour de nous. La largeur des canyons varie et, parfois, des vallées en cascades se déversent au loin. Quelques cours d’eau, dont certains asséchés, sinuent au fond des canyons impavides. Patam-Ppatam… Une maison troglodyte se dévoile dans une falaise en strates ocre jaune. Un condor vole dans le ciel. Nous retraversons les falaises de scories de charbon, sédimentées avec le temps et, après des coups de sirène, nous arrivons à la gare de départ. Il est seize heures quarante-cinq, la belle aventure se termine.

    A Sedona,  Courtney nous accueille au Whole Foods Market. Au proche Starbucks, Jolyne prend la commande et Prue (Prudence) prépare les deux herbal tea à la pêche. Après un temps de détente, nous retournons au Super 8 de Flagstaff. Le paysage qui enveloppe Sedona est magnifique ; les montagnes ocre rouge révèlent des formes spectaculaires. Après dix-neuf heures, dans la voiture, une alerte de sécurité publique sonne sur l’iPhone. William "Bill" Purse a disparu… Nous arrivons chez-nous à la nuit tombante...