Durant le petit-déjeuner au buffet, je vois un navire MSC dont la montagne de containers est en cours de déchargement grâce aux aimants des grands treuils sur roues qui s’imposent aux regards partout dans le port de marchandises. Après la collation, nous prenons un car pour nous rendre à Miraflores. Le long de la côte, nous voyons une bande rose agglutinée tout au long du rivage. Patrick pense à de la pollution charriée par les flots. Le dernier car pour retourner à bord étant en début d’après-midi, nous décidons d’écarter la visite du site archéologique et de nous promener le long du littoral. Je sirote en marchant un chocolat chaud au lait de coco acheté à Jésus au Starbucks du Marriott. La vue est magnifique. La jetée qui avance dans les flots charme les regards avec ses constructions attrayantes de formes variées, aux superbe toitures bleu céruléen, qui se prolongent sur des pontons latéraux sur pilotis. La promenade aménagée en hauteur tout du long du rivage est plaisamment entretenue. Des bancs, des rambardes ajourées en bois foncé, des œuvres d’art, des statues et autres monuments jalonnent le parcours qui sinue au rythme des falaises échancrées.
Nous arrivons au Parque del Amor riche de superbes mosaïques réalisées sur des murets en forme de vagues qui ondulent au gré de la fantaisie des artistes créateurs. Des arbres aux troncs tortueux et plaisamment enchevêtrés participent à la beauté du site. La statue d’un couple allongé enlacé, réalisée en pierre rose par l’artiste péruvien Víctor Delfín, inaugurée il y a une trentaine d’années, trône sur un support central. De magnifiques vues de la baie s’offrent aux regards, parfois au travers de la végétation pour des photos de rêve. Nous tentons de descendre à la plage en contrebas des falaises. Nous passons sous le pont Eduardo Villena Rey que nous avons traversé. Il est pourvu de hautes protections opaques légèrement incurvées pour pallier au mieux les suicides. Le pont fut inauguré en 1967 par Fernando Belaúnde Terry , alors président du Pérou . Il porte le nom du maire de Miraflores qui œuvra dans les années 1930.
Après être passés sous le pont, nous cheminons vers la Bajada balta, un ravin naturel qui descend vers les flots, aménagé d’une route sinueuse, de trottoirs, d’escaliers, bordé de constructions en tous genres et de terrains de sports. Nous suivons la route sinueuse en marchant sur le trottoir. Toutefois, au niveau d’une peinture attrayante, nos pas sont arrêtés et nous sommes amenés à faire demi tour, car des escaliers barrent le chemin. Nous revenons alors au Parque del Amor pour continuer notre avancée le long du littoral. Une maison rouge carmin de caractère, aux fenêtres, aux encadrements et aux balcons en fer forgé ouvragé, tous blancs, est coincée entre des immeubles. En arrivant vers les séduisantes mosaïques, nous croisons Sinalda, coiffée d’un chapeau noir en plateaux plats, un des nombreux chapeaux typiques péruviens, souvent colorés. Nous lui achetons une rose vert d’eau qu’elle réalise elle-même avec de la laine, comme toutes les créations proposées à la vente. Ses créations florales sont de toute beauté. Nous lui donnons le dernier billet de dix sols. Un large sourire nous donne à penser que c’est une belle somme pour elle.
Des parcs au charme différent se succèdent. Nous arrivons au Parque Antonio Raimondi. Un beau jeune homme en short, torse nu, fait de la musculation sur des machines à la disposition de tout un chacun. Tout à coup, un ballon coloré roule devant moi. Je le rattrape et je le rend au garçonnet, accompagné de sa maman, qui joue dans l’herbe, en surplomb de la promenade à cet endroit. Il m’offre un beau sourire en me disant gracias. Plus avant, Patrick me prend en photo à côté de la statue grandeur nature du célèbre poète et écrivain péruvien Antonio Cisneros (1942-2012). Après avoir obtenu un doctorat de lettres en 1974, Antonio enseigna dans de nombreuses universités au Pérou, aux États-Unis et en Europe. Nous atteignons le Parque El Faro où trône le phare La Marina. Nous faisons demi-tour. Nous revenons par un chemin modulé où d’autres œuvres se dévoilent, comme le monument dédié à la jeunesse péruvienne dans le Parque Antonio Raimondi qui porte le nom du naturaliste et explorateur italo-péruvien, lequel se consacra à l'étude du Pérou. Un superbe grand vase offre d’admirer des fleurs bleues du plus bel effet. Dans les divers parcs que nous traversons, des oiseaux chantent à cœur joie dans les arbres. Je m’attarde un instant devant la bâtisse originale du restaurant Punta sal y benavides flanqué d’une tourelle métallique hexagonale à l’angle des trois niveaux. Nous sommes de retour à midi à l’arrêt du car. Pour attendre le prochain départ, je m’assois sur un des cubes de béton qui se succèdent le long de la rue.
Dans l’après-midi, lors de la pause détente au buffet du pont quatorze, je suis fasciné par les milliers de containers qui circulent dans les aires. Le navire MSC à quai fait partie des plus grands porte-containers, avec quelque quinze mille containers transportés sur les flots. Le port de containers de Callao traite plus de six mille containers par jour. C'est le port principal du pays en termes de trafic et de capacité de stockage. C'est l'un des plus importants d'Amérique latine et premier dans la région du Pacifique Sud. Le système portuaire péruvien compte plus de cent installations portuaires et 70% de la manutention des marchandises a lieu dans le port de Callao. Le pétrolier Shandong Solar Karen vient d’accoster en perpendiculaire du Sapphire Princess. Nous marchons ensuite sur le pont quinze d’où nous voyons le paquebot Oosterdam noyé dans les navires de marchandises. Le port de pêche est également noyé dans les containers. Les bateaux colorés semblent blottis les uns contre les autres comme pour se protéger des mastodontes maritimes et des tours de containers.
Le navire lève l’ancre après dix-sept heures. Nous voyons dans la rade cinq navires militaires. Les îles San Lorenzo apportent un peu de paix et de sérénité dans un monde humain de plus en plus complexe. Le phare Almirante Grau, au nord ouest de la grande île veille au grain. Le coucher de soleil offre de superbes nuances colorées. Il disparaît à l'horizon un peu avant dix-huit heures trente dans une apothéose colorée…
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