vendredi 22 mars 2024

Escale au port de San Martín à Paracas au Pérou dans le désert…

       Le navire accoste vers cinq heures du matin au terminal portuaire San Martín à Paracas au Pérou, dans le port de marchandises en cours de construction. En septembre 1820, en provenance du Chili, le général José de San Martín débarqua à Paracas avec six navires de son expédition péruvienne pour la liberté.

    Au lever, depuis le balcon, Patrick voit une otarie qui nage voluptueusement dans les flots. Des pélicans volent gracieusement en formation dans le ciel bleu. Lors du petit-déjeuner, mon regard s’attarde sur une famille, avec trois filles et un garçon, installée à une proche table ronde. Ma pensée me mène à l’hôtel Cicerone durant l’été 1976 où nous séjournâmes en famille pour découvrir Rome durant une semaine. Une table ronde nous était réservée pour les repas. De beaux souvenirs et la seule fois où nous sommes partis en vacances tous les cinq durant mon adolescence.

    Certains passagers vont se rendre à Nazca pour découvrir les géoglyphes représentant de grands animaux et de simples lignes, longues de plusieurs kilomètres tracées sur le sol, souvent visibles depuis le ciel dans le désert de Nazca au sud du Pérou. Découverts en 1927, ces géoglyphes sont l’œuvre de la civilisation Nazca, une culture pré-inca qui se développa avant notre ère. Dans la matinée, alors que j’œuvre sur mon roman en cours, j’entends des treuils en action. Les chaloupes du navire sont mise à l’eau au cours d’un exercice simulé de sauvetage des passagers en mer. Les conditions de l’exercice sont optimum avec le ciel bleu, le soleil et la mer calme. En cas de tempête en mer et de naufrage, il en serait probablement autrement.

    Nous descendons à terre après le déjeuner. À treize heures, nous sommes à bord d’un car qui nous conduit dans le désert du bord de l’océan depuis le terminal jusqu’au village touristique de Paracas, distant d’une petite vingtaine de kilomètres, le point de départ des visites sur les îles Ballestas et dans la Reserva Nacional de Paracas. Une très longue file de camions surprend par sa présence parmi les dunes de sable. La route est cahoteuse et le désert emplit l’horizon qui se voile au loin. Du côté de l’océan, le bleu pâle des flots contraste légèrement avec le sable beige qui prend des nuances plus foncées sur les hauteurs. Je prends des photos de temps à autre depuis chacun des deux côtés du car. Nous arrivons à destination après une vingtaine de minutes de trajet. Le centre du village est riche de restaurants et de boutiques diverses. Des fresques se dévoilent. Une grande statue taillée dans du bois laisse à penser à l’ancienne civilisation précolombienne de Paracas. Le treillage d’une tonnelle offre d’admirer des bougainvilliers, de couleurs différentes, qui débordent plaisamment sur la rue. Nous marchons le long du port de pêche où les bateaux au mouillage montrent leurs atours colorés. Devant deux statues d’otaries face à face sur un muret, les lettres colorées du mot « Paracas », décorées d’animaux et d’oiseaux marins, retiennent l’attention. Plus avant, deux pélicans se laissent nonchalamment photographier. L’un des deux ouvre sa blague, son long bec à la volumineuse poche extensible, comme pour recevoir de petits poissons. Des restaurants et des boutiques se succèdent tout au long de la promenade. Nous sommes régulièrement conviés à venir déjeuner. Quatre garçons en barques arrivent sur le rivage. Au bout de la plage, je vois une affiche qui offre une récompense pour des informations sur Rómulo qui a disparu de Paracas le 5 février dernier.

    Nous faisons demi-tour et nous repassons devant la jetée en cours de construction de la marina d’où partiront des excursions vers les îles Ballestas. D’attrayants tricycles TVS King colorés, genre taxi-moto, circulent dans les rues. Nous suivons ensuite la promenade dans l’autre sens, également bordée de commerces et de restaurants. Un jeune garçon joue de la flûte de Pan. Nous tentons de nous faire comprendre par une jeune femme qui rabat les clients pour le restaurant où elle travaille. Les mots traduits en espagnol sur l’iPhone, pour lui dire que nous avons déjà déjeuné, sont hors de sa compréhension. Cela me fait penser à la jeune Argentine qui travaille au Péché Mignon à Annecy dont le mari français est parti de guerre lasse d’Amérique du Sud ; parlant l’espagnol, il avait pourtant de la difficulté à se faire comprendre. Nous passons également devant des comptoirs qui proposent de louer des buggys pour découvrir la Reserva Nacional de ParacasÇa et là, divers bâtiments occupés sont restés en cours de construction. Je vois un édifice de quatre niveaux à la façade en tons de gris ouverte sur la rue. Des étals proposent une variété de biscuits inconnus. Une écharpe en pachmina me charme dans une boutique ouverte sur la rue, comme le sont la plupart d’entre elles. Elle revient à 35 sols péruviens, soit un peu moins de neuf euros. Seul un paiement en espèces est possible. La marchande nous indique où trouver un distributeur. Toutefois, comme le montant de la commission est pratiquement du même montant que le retrait, je renonce à acheter l’écharpe. Je refuse de soutenir cette pratique excessive de certaines banques. Nos retraits au Chili dans les Scotia banks étaient libres de toute commission. Après avoir arpenté les rues du centre-bourg animé, nous décidons de revenir à bord du navire. En attendant de montant dans le car, je vois la façade de l’hôtel deux étoiles Lucero dont seul le rez-de-chaussée semble terminé. Pourtant la porte d’entrée est ouverte alors que les quatre niveaux supérieurs béants sont privés de façade.

    Dans le car, avant le départ, Patrick voit un panneau qui invite à louer de mini-buggys. Cela lui rappelle son beau-père Claudius qui avait acheté un buggy jaune pour vendre les vastes propriétés familiales dans la Vallée verte après le décès de son père. Le temps de trajet du retour est similaire à celui de l’aller. Nous arrivons au navire vers quinze heures quinze. Nous montons au pont seize où je prends une photo du port. Une pause détente s’offre à nous au buffet. Je sirote une camomille en savourant deux scones aux raisins avec de la crème fouettée et un peu de confiture de fraises. Nous parlons de l’énigme des géoglyphes de Nazca et autres énigmes, comme celle des moaï, les statues monumentales de l’île de Pâques.

    Le navire lève l’ancre après dix-sept heures trente. Une trentaine de minutes plus tard, nous assistons deux fois au coucher de soleil ; une fois derrière la montagne et une seconde fois sur les flots paisibles grâce à l’avancée du navire. L’astre disparaît dans l’archipel des îles Ballestas riche d’une véritable réserve ornithologique où cohabitent de multiples colonies d’une soixantaine d’espèces d'oiseaux. Les flots voient s’épanouir près de deux cents espèces de poissons et plus de dix variétés de dauphins…











































































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