Nous sortons de l’appartement après le déjeuner. Une vingtaine de taxis passe, tous avec des passagers. Celui de Roberto s’arrête. Il nous dépose une dizaine de minutes plus tard devant le Planetario Galileo Galilei sur l’avenida Sarmiento. Nous entrons. Toutes les places de la visite guidée du Planétarium Galilée, qui dure un peu moins d’une heure, sont déjà vendues pour la journée. Nous allons nous promener dans le proche Parque El Rosedal qui dévoile une roseraie riche de près d’une centaine d’espèces différentes de roses ; le jardin a été conçu par le paysagiste et agronome Benito Carrasco (1877-1958) au début du siècle passé. A l’âge de 37 ans, il prit la direction des Promenades urbaines de la ville. Sous sa houlette, la Roseraie s’embellit d'un superbe pont blanc hellénique que nous contournons en suivant le bord du lac où des oies blanches se promènent en file indienne. Un oisillon blotti au pied d’un arbre vénérable attend de perdre du poids pour pouvoir s’envoler. Des pédalos et autres embarcations couvertes vadrouillent sur le lac. D’autres volatiles traversent devant nous. Nous nous arrêtons pour les laisser défiler. L’œuvre commune de Benito se dévoile dans sa splendeur. Des jardiniers vaquent à leur occupation sans se laisser distraire par les visiteurs. Au cours de son travail à la Direction des Promenades urbaines, il travailla sous les conseils du célèbre architecte et paysagiste français Carlos Thays, son mentor lors de sa thèse à la Faculté d'Agronomie de l'Université de Buenos Aires.
Nous découvrons le Jardín de los poetas, parmi les rosiers, qui rend hommage aux poètes. Des bustes de poètes célèbres s’offrent aux regards, dont celui de Dante Alighieri, Jorge Luis Borges, Antonio Machado, Federico García Lorca, Rabindranath Tagore, Gabriel García Márquez, Miguel de Cervantes, Khalil Girban, Alfonsina Storni… William Shakespeare. Nous flânons ensuite dans la roseraie. Nous foulons les différentes passerelles de la pergola légèrement ombragée qui nous mène au pont blanc. Je prends en photo une rose Charles Aznavour.
Nous sortons de cette oasis de beauté et de bien-être pour nous diriger vers la calesita, le carrousel situé près de la Casa de osos, construite sous la direction d'Eduardo Holmberg, le premier directeur du Jardin Zoologique, l’ancienne appellation de l’Ecoparque que nous visitons. Le Jardin zoologique fut créé dans les années 1890 lors du boom économique né de l'exportation de produits agricoles et de viande bovine. L'Argentine est le premier fournisseur de viandes des Etats-Unis. En son temps, la Maison des ours hébergea différentes espèces d'ours, comme l'ours polaire, l'ours noir et l'ours du Tibet. Le château, entouré de douves, est pourvu de quatre tours polygonales. Depuis une passerelle en bois panoramique, nous voyons les façades et les tours, surmontées de créneaux, qui présentent de grandes fenêtres avec des arcs en ogive et des pilastres décorés de chapiteaux. Nous nous promenons dans le parc où nous rencontrons divers animaux dont certains en liberté. Une girafe attire l’attention. Deux éléphants me font penser à la seconde partie du chapitre de mon roman en cours. Des flamands roses éblouissent nos regards avant de sortir du parc ; leurs silhouettes se mirent dans l'eau d'un petit lac. La richesse architecturale du parc est très variée et nos yeux peinent à tout admirer.
Après des instants de découvertes étonnantes, nous nous rendons au Jardin japonais dont le prix du billet d’accès a plus que doublé depuis notre visite du 23 décembre dernier ; il est passé de 690 à 1500 pesos ! Nous allons directement au restaurant pour des instants de détente. Contre toute attente, bien que nous arrivions à la même heure que la fois précédente, l’entrée nous est refusée. Seuls les clients pour déjeuner sont acceptés ?! Ma stupéfaction va grandissant quand je vois que les tables de la terrasse et la majorité de celles de la salle sont inoccupées. Nombre de serveuses sont libres de tout service. Dans le commerce durant une trentaine d’années, je m’interroge sur la pertinence d’éconduire un client en perdant du chiffre d’affaires ! Nous sortons du jardin après avoir pris une photo du grand calendrier journalier créé sur l'herbe devant la longue passerelle à la rambarde rouge. Nous montons à bord d’un des taxis touristiques présents à l’entrée du jardin. Parvenus à l’angle de Callao et de Las Heras, nous payons 4500 pesos (moins de cinq euros), plus du double que lors du trajet aller. Les taxis que nous hélons dans la rue pratiquent le prix pour les citadins…
Nous décidons d’aller nous désaltérer au Starbucks où nous sommes sûrs d’être servis. Le café fête sa quinzième année de présence en Argentine. Eugenia nous accueille. Elle nous reconnaît, se souvient de nos prénoms et de la commande que nous passons habituellement. Lucia prépare les boissons. Nous prenons place à la longue table commune ovale en bois clair. Une dame sirote une boisson assise sur une chauffeuse près de nous. Elle se ventile avec un éventail. Elle porte une ample robe longue crème vaporeuse. Je bavarde avec elle avant de quitter le café. Elle se prénomme Pauline et non Paolina en espagnol. Feu sa mère est française. Nous sommes de retour chez nous vers dix-sept heures. L'après-midi a été très chaud. Le groupe électrogène toujours en activité enfume de gaz carbonique le sous-sol du garage malgré la porte basculante restée ouverte…
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