Nous déjeunons à midi au Café l’Écomotive. Nous optons pour la formule trois du plat du jour, sans riz pour moi. Elie nous dit au revoir par nos prénoms en sortant. Nous retournons chez nous pour nous laver les dents. A treize heures dix-huit, nous entrons dans le métro par la bouche située en bas de l’escalier monumental. Le ciel est grand bleu. Nous montons sans une rame de la ligne deux qui nous dépose à la station Rond-point du Prado une dizaine de minutes plus tard. Nous montons ensuite à bord d’un bus de la ligne 83 qui nous dépose à treize heures quarante-cinq à l’arrêt Borély. Dans les minutes suivantes, nous entrons dans le parc Borély. Nous marchons en direction du château qui abrite le musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode.
La saga des Borély commença avec Joseph Borély. Joseph était issu d'une riche famille d'armateurs marseillais originaire de Queyras, dans le Dauphiné. Il acquit en 1684 les terres agricoles de Bonneveine à Marseille. Plus tard dans le flot du temps, Louis Joseph Denis Borély naquit à Marseille le lundi 2 avril en l’an de grâce 1731. Il était le fils aîné d'Anne d'Abeille (1701-1741) et de Louis Borély (1692-1768). Son père était un riche négociant à Alexandrie, conseiller et secrétaire du roi près de la Chambre des comptes, fondateur au Caire de la maison de négoce « Jullien Despeignes et compagnie ». De retour d’Égypte en 1766, il entreprit la construction d'une somptueuse demeure à Marseille : le château de Bonneveine. Louis demanda à l’architecte parisienne Marie-Joseph Peyre de lui construire une demeure luxueuse, avec un corps central flanqué d'un fronton sculpté et de colonnes doriques. Il fit appel aussi au peintre réputé et maestro dans son art Charles-Louis Clérisseau. Il ne vit pas l'achèvement du château, car il mourut le samedi 2 avril 1768. Son fils Louis Joseph, homme de lettres, négociant dans la lignée familiale, fut également un amateur et collectionneur d'art éclairé. Très affecté par la mort de son père, il se fit un devoir d'achever la construction du château auquel il donna en hommage le nom de son défunt père. Il fit achever la demeure, confia au paysagiste Embry l'aménagement du parc à la Française dans l’esprit de Le Nôtre, chargea le peintre Louis Chaix de la décoration intérieure d'un luxe raffiné qui refléta sa passion pour l’art ; de nombreux tableaux et œuvres d'art embellirent le château. Châtelain, Louis se fit plaisir : une pinède et un bosquet virent le jour, ainsi que deux belles allées de platanes courant sur les bords de l'Huveaune. Incorrigible collectionneur assidu, il meubla les pièces de son château avec goût. Le grand salon vit apparaître de colossaux vases japonais, de grandes glaces dorées… et, un peu partout, des plafonds peints de fresques. La chambre d'honneur, toute tendue d'une étoffe originale, se vit parer d’une toile venue d'Inde, toute blanche avec des oiseaux colorés... Soixante et unième académicien, Louis Joseph œuvra également à l'Académie de Marseille dont il devint chancelier en 1772, et ce durant une dizaine d’années. Très aimé et apprécié de ses collègues de l'Académie, il eut un éloge funèbre émouvant lors de ses funérailles, quelques jours après sa mort à Marseille le mardi 6 avril 1784, célibataire et sans enfants. Honoré Borély, son frère, hérita du château. Le lundi 19 mai 1800, Pierre Léandre de Mark-Tripoli, comte de Panisse-Passis, épousa à Marseille Louise de Borély, fille d'Honoré, notaire, et de Marie Catherine de Surian… et héritière du château Borély. Des années plus tard, leur fils Gaston et son épouse Marie Joséphine Louise Athénaïs de Raigecourt décidèrent de vendre le domaine à la ville de Marseille. De 1863 à 1989, le château accueillit le musée d'Archéologie de la ville…
Nous nous promenons dans le parc et autour du château. Nous entrons dans le jardin botanique riche d’un superbe jardin japonais. La beauté du lieu nous pénètre de bien-être. Les minutes s’écoulent harmonieusement. En sortant des jardins, nous allons nous promener autour du lac du domaine et dans la roseraie. Un temps de détente s’offre ensuite à nous au café du château ; chocolats chauds et parts de cake au citron sont servis. Nous revenons ensuite chez nous par le bus et le métro comme à l’aller. A la station de la gare Saint-Charles, un beau jeune homme aussi grand que moi, à la peau d’ébène, entre dans la rame et me sourit par deux fois avant que je sorte. Le soleil couchant irradie l’horizon et nous l’immortalisons temporairement par la magie du numérique…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
André et Patrick auront plaisir à lire vos impressions sur le blog...