Nous déjeunons à midi au café végétarien et végan l’Écomotive sur la place des Marseillaises en bas de l’escalier magistral et monumental qui grimpe à la gare Saint-Charles. L'escalier donne accès directement au boulevard d'Athènes depuis son inauguration par le président de la République Gaston Doumergue le 24 avril 1927. Auparavant, depuis l’inauguration de la gare en 1848, les voyageurs faisaient un détour. Nous optons pour la formule numéro une du menu du jour. La jeune Elie est notre hôtesse durant le repas. Patrick boit un expresso. Les treize heures trente s’annoncent quand nous sortons de la cantine. Je la photographie ainsi que l’escalier monumental. Nous prenons la direction du Vieux-Port de Marseille en longeant La Canebière. Un carrousel se dévoile en chemin. Nous nous promenons le long du quai du Port où les Petits Trains touristiques prennent leur départ ; celui que nous voyons est bondé. Nous atteignons le Mucem, le Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée. Il fut inauguré par le président François Hollande voici dix ans, alors que Marseille était la capitale européenne de la culture. Son projet remonte à la fin des années 1990 quant il fut lancé par le gouvernement de Lionel Jospin. La construction du bâtiment fut confiée à l'architecte Rudy Ricciotti. Nous contournons le fort Saint-Jean par le bord de mer et nous arrivons soudain devant un vaste cube novateur, le J4, relié au fort Saint-Jean par une passerelle haute dans le ciel qui enjambe les flots de la darse. La vision de contraste est fabuleuse et donne la sensation que nous sommes dans le futur ; la proche superbe cathédrale La Major témoigne du passé et le Centre Cosquer Méditerranée témoigne de l’avenir avec sa longue et impressionnante avancée en béton, telle une marquise prise de folie, qui défit les lois de l’équilibre. Les quatorze heures trente voient un appel de Jean via Messenger sur l’iPhone de Patrick. Nous bavardons plaisamment avec les parents de Patrick. Le paquebot de croisière Viking Sea est amarré devant l’avancée saisissante en porte-à-faux du centre Cosquer. Nous entrons dans le Mucem après avoir flâné sur l’esplanade et au bord de l’eau. Une exposition nostalgique évoque la vie de la Renault 12. Après un temps dans la librairie magasin de souvenirs, où Patrick achète le recueil de poésie « L’exil n’a pas d’ombre » de Jeanne Benameur, nous suivons les rampes des passerelles extérieures qui s'élancent depuis le rez-de-chaussée jusqu'à la terrasse panoramique sur le toit de l’édifice le long des côtés du bâtiment cubique à l’architecture originale derrière les murailles ajourées en résilles de béton qui ceignent les façades tels des moucharabiés futuristes. Nous traversons la passerelle reliée au fort Saint-Jean en prenant des photos attrayantes. Au pied de la tour imposante du Fanal, construite en 1644 pour guider les navires arrivant au port, nous découvrons une exposition de Renault 12. Elles témoignent du périple pour « le retour au pays » des années 70-90 de milliers de familles maghrébines qui sillonnèrent la France et l'Espagne au volant de leur R12, la voiture infatigable malgré les kilos de bagages empilés et les kilomètres à effectuer, pour traverser la France et l'Espagne jusqu'aux ferries pour rejoindre le Maghreb. Dans une des R12, derrière les sièges avant et jusqu’au hayon arrière, un circuit fermé de voiture tapisse l’espace intérieur. Nous sillonnons ensuite le labyrinthe des remparts du Fort Saint-Jean ; des ascenseurs pallient aux escaliers pour les personnes à mobilité réduite. Je suis fasciné par ces ouvrages humains réalisés au fil des années, au fil des siècles. Nous voyons à distance un navire Costa amarré, reconnaissable au grand C noir de la cheminée jaune. La Tour carrée du Roy René, comte de Provence, domine le port telle une sentinelle de l’Histoire, édifiée construite de 1447 à 1452 sous l’ordre du souverain pour remplacer la tour Maubec terminée en 1253. Nous voyons en contrebas la passerelle qui surplombe le trafic routier pour joindre le parvis de l’église Saint-Laurent. Une partie du ciel devient d’un noir d’encre qui contraste avec le bleu du ciel. De grosses et lourdes gouttes de pluie nous invitent à quitter le fort Saint-Jean pour aller nous désaltérer. Nous avons parcouru plus de neuf kilomètres à pied. En chemin, dans la rue de la Loge, nous nous attardons devant un lion et un taureau en hauteur sur des échasses, pas très à l’aise. Ceux deux animaux emblématiques des armoiries de la ville de Marseille ont été sculptées par le plasticien Stéphan Muntaner. Nous arrivons après seize heures au Starbucks de la rue de la République, que nous avions découvert lors d’une escale à Marseille dans le passé. La marquise de l’entrée est superbe comme la salle intérieure riche de ses frises et de sa décoration attrayante. Barnabé nous accueille et Pauline prépare les deux chocolats Signature. La dame avant moi à la caisse, qui a décliné mon offre de donner le complément pour arrondir son paiement, reçoit plus de sept euros de monnaie en pièces de dix centimes, seule monnaie disponible dans le tiroir caisse. Confortablement assis sur une banquette en cuir fauve craquelée avec le temps, nous sirotons les boissons dans le farniente. Le plateau de la table voisine montre des affaires personnelles dont un ordinateur portable Apple. Le ou la propriétaire est dehors, affairé(e) dans une discussion au téléphone, qui durera tout le temps de notre présence dans le café ; confiance ou perte de notion du temps ? Les dix-sept heures approchent et nous retournons chez nous. Je prends en photo vers la gare la ramure d’un arbre dans le ciel où des oiseaux chantent à cœur joie…
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