mercredi 18 octobre 2023

Découverte des impressionnantes gorges de l’Aar…

    Le ciel est bleu, le soleil brille et des nuées se promènent. Patrick annonce sept degrés dehors. En allant prendre le petit-déjeuner dans la salle de l’hôtel, je descends au rez-de-chaussée dans le petit ascenseur avec une charmante dame d’un certain âge vêtue d’un ensemble turquoise avec un chemiser à motifs assorti. Elle manque de perdre l’équilibre en entrant dans la cabine, le niveau avec le palier étant en léger décalé ; elle me dit : « C’est une vieille maison ». Lucia nous accueille. Je remarque la présence d’un superbe samovar en argent. La matinée se déroule agréablement dans la chambre.

    Nous déjeunons à midi au buffet de la Migros de Meiringen. Nous optons de concert pour une assiette moyenne de légumes. Nous revenons à l’hôtel. Nous voyons une vogue qui commence son installation sur la place devant le musée Sherlock Holmes. Nous partons ensuite à pied à la découverte des gorges de l’Aar, distantes d’environ deux kilomètres. Nombre de véhicules sont présents sur le long parking. Les gorges sont réputées pour leur magnificence. Nous payons avant treize heures trente, vingt francs pour les deux billets d’entrée. Dans les minutes suivantes, nous pénétrons par un tunnel dans les gorges de l’Aar, une rivière longue de près de trois cents kilomètres, un affluent de la rive gauche du Rhin. Nous cheminons sur des passerelles en bois, aux armatures en acier fichées dans la roche, réparties sur près d’un kilomètre et demi le long des falaises abruptes, qui serpentent le long de la rivière dans un défi permanent devant les forces de la nature. Une merveille naturelle s’offre à nos regards éblouis. Nous sommes dans la vallée du Hasli, entre les murailles du Kirchet, un rempart de rochers majoritairement en calcaire très dur, datant de la période géologique du crétacé. Les gorges spectaculaires ont été formées à la fin de la dernière ère glaciaire, il y a environ dix mille ans, lorsque les eaux torrentielles provenant de la fonte des glaciers érodèrent un profond et étroit gouffre à travers la montagne, baptisé le Kirchet. Au regard de la taille grandiose et de l’âge des gorges, il est facile de prendre conscience de notre petitesse et de notre présence éphémère sur la Terre, formée voici plus de quatre milliards cinq cents millions d’années. Bien des hommes politiques devraient venir ici pour réfréner leur hubris et leur ego démesurés. Il y a environ cent quarante ans en arrière, des hommes ont creusé les tunnels que nous traversons et créé les passerelles en bois à la structure en acier le long de la base de la falaise ; nous les foulons avec admiration. Cet ouvrage colossal fut mené à bien par des centaines de mains, le site fut ouvert au public en 1888. Des sensations variées riches en émotions nous étreignent de temps à autre et, par moments, je suis pris d’un léger étourdissement devant la hauteur des falaises et le rugissement des flots qui cascadent en sinuant entre les murailles. Au fur et à mesure de notre avancée se dévoile la beauté dans une fascination permanente. Des informations ponctuent le trajet. Nous apprenons sur la pancarte numéro onze que deux cavernes furent creusées et aménagées dans la roche en 1940 pour l’usage de l’armée lors de la Seconde Guerre mondiale ; pour des motifs inconnus elles ne furent jamais utilisées. Une légende raconte qu’un photographe berlinois aurait découvert en 1935 un « Tatzelwurm », un « ver à pattes ». Depuis lors, le petit animal non rampant fait partie des gorges sous forme de jeu pour les enfants tout au long du parcours. Je prendrai en photo à la sortie des gorges un Tatzelwurm géant en bois dans le parc de jeux pour enfants. La cascade Schräybach rappelle que l’érosion des parois rocheuses calcaires se poursuit encore aujourd’hui. Dans quelques milliers d’années, ces gorges mythiques auront peut-être disparu ?! Nous revenons sur nos pas juste avant l’arrivée à l’entrée opposée, accessible par diverses montées d’escaliers. Après plus de deux heures passées dans le gigantisme des gorges et près de dix kilomètres parcourus à pied aujourd'hui, nous revenons au centre-bourg pour nous détendre au salon de thé Frutal. Cristiana nous accueille…




















































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