Nous quittons le Holiday Inn Express & Suites à neuf heures trente. Le ciel hésite entre le bleu et le gris. Nous prenons la direction de l’étape suivante. Comme hier, la route s’ouvre en ligne droite devant nous. Les minutes défilent en évitant d’être hypnotisées par la vision de la route à perte de vue. À un moment donné, nous longeons sur plusieurs kilomètres les barrières blanches ajourées des Coco Sod Farms où le nom de l’entreprise se rappelle à intervalles réguliers sur des arches. Il s’agit d’un fabriquant de plaques de gazons qui propose la livraison et l’installation dans toute la Floride. Nous traversons ensuite la ville de Okeechobee où diverses statues, majoritairement animales, surprennent les regards. Le ciel s’assombrit et un surprenant vortex s’ouvre dans le ciel devant nous. Le ciel a choisi le gris nuancé. Plus loin, un orage éclate, le tonnerre gronde, des éclairs zèbrent le ciel en dégradé de gris. Je ralentis quand des trombes d’eau s’abattent sur la voiture. Plus avant, je passe le volant à Patrick à Indiantown vers onze heures. La pluie retombe distraitement de temps en temps. Une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons sur la côte est de la Floride au niveau de Palm Beach. Nous roulons sur une route qui oscille entre cinq et huit voies en fonction des bretelles et des jonctions. Une alerte pour un enfant oublié s’affiche dans le ciel en travers des voies. Nous passons vers Boynton Beach où se trouve la maison secondaire de notre ami Ron. Nous dépassons une jeune fille dont le regard est posé sur son smartphone. Les robots de sa voiture pilotent pour elle, toutefois les imprévus liés aux autres véhicules existent. Nous dépassons une voiture immatriculée dans l’Ontario au Canada. Plus avant, les deux voies de gauche deviennent payantes.
Nous arrivons à midi au Whole Foods Market sur Glades road à Boca Raton. Jeremy nous accueille à la caisse. Une charmante dame nous invite à passer avant elle. Nous déjeunons sur la terrasse. Je termine mon repas à l’intérieur après des piqûres de moustiques. La pluie tombe et nous prenons l’averse pour retourner à la voiture sur le vaste parking. Nous nous rendons au Butterfly World sur Sample road à Coconut Creek. Georgette nous accueille. Nous payons soixante-dix dollars pour les deux entrées. Nous nous promenons avec les papillons sous une légère pluie fine. Les papillons, moins motivés pour voleter sous la petite ondée, sont posés de-ci de-là dans la végétation luxuriante ; les prendre en photos est plus facile. Les gouttes de pluie embellissent les fleurs qui se dévoilent à nos regards. Je protège du mieux possible l’iPhone des gouttes qui s’aventurent sur l’écran. Une autre serre, également visitée par la pluie, nous offre de découvrir des oiseaux au plumage coloré. La présence de moustiques limite notre temps de présence. Nous sommes mouillés mais enchantés de notre visite.
En quittant le monde des papillons, nous allons dans un Walmart pour acheter deux valises. La même adresse entrée dans le gps existe dans deux communes qui se touchent. La première tentative est suivie d’une seconde où cette fois le supermarché est présent à l’adresse indiquée : North Federal Highway à Pompano Beach. Francot nous accueille à la caisse. Nous allons ensuite au Barnes & Noble situé à côté du Whole Foods Market. Victoria nous accueille avec un charmant sourire. Laraine prépare les boissons. Toutes les tables sont occupées. Deux clients, qui parlent entre eux dans une langue inconnue, acceptent de partager avec nous leur table de quatre places. Le brouhaha des conversations couvre les murmures des romans présents sur les rayonnages. Patrick entend deux dames qui parlent français ; elle s'inquiètent des premiers résultats des élections législatives. Après des instants parmi nos semblables au conditionnement différent du nôtre, nous sortons du librairie quand les dix-sept heures passent. La voiture est omniprésente présente dans la vie des habitants des États-Unis, de la naissance à la mort ; celui ou celle privé de ce moyen de transport est confronté à un vaste pays, aux villes étendues, qui a perdu sa taille humaine. J’ignore si la marche fait partie des moments de détente des enfants de l’oncle Sam. Nous nous rendons au Best Western sur Federal Highway à Boca Raton où Alex nous accueille et nous attribue la chambre 104. Son collègue Reginald donne des couverts et des assiettes en plastique à un client…